Comment survivre à la vague de maladies virales qui nous guette ?
On triture tous occasionnellement notre peau... que ce soit un petit bouton ou un bout de peau morte, nous pouvons quasiment tous plaider coupable. Mais si ce comportement est compulsif et qu'il est plus fort que nous, alors les conséquences sont tout autres. C'est le cas des personnes atteintes de triturage pathologique de la peau, autrement appelé la dermatillomanie ou encore le trouble d'excoriation.
Mais qu'est-ce qui pousse à se triturer ainsi la peau, au point de se faire mal ? Y a-t-il un traitement ? Nous répondons à toutes vos questions, et plus encore, dans cette galerie.
Le triturage pathologique de la peau, autrement appelé la dermatillomanie, ou encore le trouble d'excoriation, correspond au fait qu'une personne se triture et/ou se gratte compulsivement la peau.
Ce n'est pas un triturage anodin, c'est un comportement compulsif qui mène souvent à des blessures et à des cicatrices.
Le triturage pathologique de la peau se rapproche d'un trouble obsessionnel compulsif (TOC), mais il y a quelques différences à noter. Une de ces différences est l'absence d'obsession (envies ou besoins incontrôlables) liée au triturage pathologique de la peau.
Après le triturage de peau, la personne éprouvera un sentiment de soulagement et de satisfaction, ce qui n'est généralement pas le cas avec les TOC.
Se faire du mal est fréquent chez les personnes atteintes de dermatillomanie, ce qui est, cependant, assez rare chez les personnes qui souffrent de TOC.
Cette maladie touche les hommes comme les femmes, mais le pourcentage de femmes touchées semble supérieur.
Les personnes ayant de l'acné ou de l'eczéma sont plus susceptibles de développer le trouble. La dermatillomanie se développe généralement à l'adolescence, mais il est possible de développer le trouble à l'âge adulte.
La dermatillomanie est assez rare. Aux États-Unis, on estime que de 1.4 à 5.4 % des adultes sont touchés.
Les personnes atteintes de ce trouble peuvent ne pas avoir conscience qu'elles se triturent la peau. Ce comportement est compulsif et ne peut généralement pas être arrêté. Ces comportements peuvent résulter en des saignements, des cicatrices et l'infection des plaies.
Les personnes atteintes peuvent avoir honte de leurs blessures et de leurs cicatrices et tentent alors de les dissimuler sous des vêtements ou du maquillage. Cette honte peut générer encore plus d'anxiété chez les personnes atteintes.
Les zones les plus touchées par le triturage sont la tête (visage, cou, cuir chevelu), les bras (notamment les mains et les doigts) et les jambes (des orteils aux cuisses).
Ce type de triturage se rapporte aux personnes qui ne se rendent pas compte qu'elles se triturent la peau. Elles le font souvent au cours d'une autre activité (par exemple en lisant, en conduisant, en regardant la télé, etc.) Ce serait une forme d'autostimulation.
Le besoin de se triturer à un endroit en particulier est un triturage conscient. Ce serait un moyen de vaincre l'ennui et soulager un sentiment de malaise.
La dermatillomanie n'a pas de cause en particulier, mais certains facteurs peuvent contribuer au développement de ce trouble.
Un de ces facteurs est la génétique, auquel cas, il y a généralement un lien de parenté au premier degré avec quelqu'un souffrant du même trouble.
Les zones du cerveau consacrées à l'apprentissage et la formation des habitudes sont susceptibles d'être différentes chez les personnes atteintes du trouble.
La dermatillomanie est souvent utilisée comme un mécanisme de défense pour surmonter une autre maladie mentale. Le triturage aide alors la personne à réguler son humeur (par exemple pour lutter contre l'ennui, le stress, l'anxiété etc.)
Les personnes atteintes de dermatillomanie sont ainsi susceptibles de souffrir d'autres troubles similaires à des TOC, tels que la trichotillomanie (s'arracher les cheveux) ou l'onychophagie (se ronger les ongles).
Les troubles anxieux, la dépression, la bipolarité et le syndrome de Prader-Willi font partie des maladies les plus fréquemment associées à la dermatillomanie.
La plupart des gens vont se gratter ou se tripoter la peau à un moment ou à un autre (en cas de peau sèche ou de boutons par exemple). Mais le faire à répétition et en continu est un des signes principaux qui indique que quelqu'un souffre de triturage pathologique de la peau.
Un autre symptôme révélateur est l'incapacité de pouvoir s'arrêter, et ce, en dépit de plusieurs tentatives. Les signes de lésions cutanés et les répercussions sur la vie sociales (honte, isolement social, etc.) sont également des signes qui ne trompent pas.
Éliminer d'autres maladies potentielles est crucial. Il faut déterminer si ce comportement compulsif n'est pas déclenché par une autre maladie de peau, l'usage de substances illicites (prescrites ou récréationnelles) ou par d'autres troubles mentaux tels que la dysmorphophobie.
Le traitement se compose généralement de séance de thérapie et de médicaments. Les médicaments peuvent inclure des antidépresseurs, des antiépileptiques et des neuroleptiques.
Les produits nutraceutiques, tels que la N-acétylcystéine peuvent aussi contribuer à lutter contre les envies compulsives.
En plus du traitement médicamenteux, certaines formes de psychothérapie sont généralement recommandées. Cela comprend, mais ne s'y limite pas, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), en particulier la technique de renversement des habitudes et la thérapie d'acceptation et d'engagement.
Les personnes atteintes de dermatillomanie peuvent aussi bénéficier des thérapies de groupe afin de pouvoir partager leur expérience avec d'autres personnes qui la comprendront.
La dermatillomanie étant une maladie mentale qui peut provenir de plusieurs facteurs, il n'est pas possible de l'éviter.
Si vous souffrez de ce trouble, il y a quelques habitudes que vous pouvez adopter. Il convient, notamment, d'éviter les facteurs déclencheurs. En effet, le triturage est souvent déclenché par des situations en particulier. Si vous avez conscience de certaines de ces situations, évitez-les.
Le reflex de triturage est moins susceptible de se déclencher si vous avez les mains occupées (en malaxant une boule anti-stress par exemple). Porter des gants et/ou des vêtements qui recouvrent la zone habituellement triturée peut être un moyen d'éviter de causer plus dégâts à votre peau.
L'irrépressible envie de se triturer la peau peut subsister toute la vie, mais avec un traitement approprié, il est possible de limiter les épisodes. Il est essentiel de se pencher sur les causes de la dermatillomanie.
Sources : (Cleveland Clinic) (Mental Health America) (Picking Me Foundation) (WebMD)
Découvrez aussi : Donnez à votre peau un nettoyage en profondeur
Dermatillomanie : est-ce un problème grave ?
Comprendre les causes, les symptômes et les traitements
BIEN-ÊTRE Dermatillomanie
On triture tous occasionnellement notre peau... que ce soit un petit bouton ou un bout de peau morte, nous pouvons quasiment tous plaider coupable. Mais si ce comportement est compulsif et qu'il est plus fort que nous, alors les conséquences sont tout autres. C'est le cas des personnes atteintes de triturage pathologique de la peau, autrement appelé la dermatillomanie ou encore le trouble d'excoriation.
Mais qu'est-ce qui pousse à se triturer ainsi la peau, au point de se faire mal ? Y a-t-il un traitement ? Nous répondons à toutes vos questions, et plus encore, dans cette galerie.