Le changement climatique fait tout basculer
La Révolution française est une révolution populaire contre la classe dirigeante ayant débuté le 5 mai 1789. Elle est devenue le modèle d'innombrables autres révolutions dans le monde. Le succès rapide avec lequel les classes inférieures ont pu se soulever et prendre le contrôle du pays a été une source d'inspiration pour ceux qui pensaient qu'il n'y avait aucun espoir de se libérer de l'oppression. Mais dans quelle mesure la Révolution française s'est-elle déroulée sans heurts et dans quelle mesure a-t-elle permis d'ouvrir une nouvelle ère de liberté en France ? Après tout, tout bouleversement total d'une société ne peut être que désordonné.
Que s'est-il donc réellement passé pendant et après la Révolution française ? Lisez la suite pour le savoir.
Les révolutions ne se produisent pas dans le vide, et la Révolution française de 1789 n'a pas fait exception à la règle. Bien avant la prise de la Bastille ou la décapitation du roi Louis XVI, de nombreux facteurs poussaient les classes populaires à se révolter.
Les finances, pour une multitude de raisons, ont été extrêmement tendues pendant les dernières années de la monarchie française. L'une des dépenses les plus impopulaires était le soutien financier et militaire de la France à la guerre d'indépendance américaine. Alors que la classe paysanne française mourait de faim, la royauté a envoyé 1,3 milliard de livres et 12 000 soldats français pour soutenir l'effort de guerre américain contre l'Angleterre.
Comme si cela ne suffisait pas, le peu d'argent qui restait aux classes nobles après leur contribution à la guerre aux Amériques était consacré au style de vie somptueux et luxueux de la royauté et de la noblesse, que la classe paysanne considérait comme étant de plus en plus déconnectée de la réalité du pays.
En opposition marquée aux célébrations luxueuses et aux banquets opulents de la noblesse, la classe paysanne, constituant 80 % de la population française, traversait une période de mauvaises récoltes, entraînant une sévère pénurie de produits alimentaires essentiels.
Il était évident pour les classes inférieures de la France et de beaucoup de ses voisins que le "système de succession" sur lequel reposait le gouvernement français, et ce, depuis le Moyen-Âge, était défaillant, obsolète et qu'un bouleversement s'imposait depuis longtemps. L'Ancien Régime, comme on l'appelle, ne comprenait que trois classes principales : la classe paysanne massive à la base, la noblesse au milieu et le clergé au sommet spirituel de la pyramide. De plus, seule la classe paysanne était soumise à l'impôt. Les monarques absolus étaient considérés comme échappant totalement au système des classes.
À la fin du 19ᵉ siècle, les idées de penseurs comme Rousseau, Voltaire et d'autres icônes du siècle des Lumières ont imprégné la conscience collective de la société française. Les marchands et les artisans des classes paysannes sont rapidement devenus avides de ces nouveaux principes de bonheur personnel et de libertés civiles.
Marie-Antoinette, d'origine autrichienne, était entrée dans la royauté française par son mariage avec Louis XVI. Comme son mari était un roi à la voix douce et sans grande présence sociale, c'est Marie-Antoinette qui est devenue le visage de l'ennemi pour les révolutionnaires.
Les histoires concernant les fêtes fréquentes et décadentes de Marie-Antoinette se sont répandues comme une traînée de poudre dans toute la France, et beaucoup l'ont rendue responsable de la situation économique désastreuse du pays. Elle est considérée comme cupide, insipide et déconnectée de la réalité, ce qui lui vaut le surnom de "Madame Déficit".
Enfin, le ressentiment et l'agitation qui avaient gagné les classes inférieures ont atteint leur point d'ébullition le 14 juillet 1789, lorsque des hordes de révolutionnaires ont pris d'assaut l'imposante prison de pierre de la Bastille dans l'espoir de s'emparer de ses réserves de poudre à canon. Les révolutionnaires ont facilement pris le contrôle de la prison, libéré les prisonniers et sonné l'heure de la révolution.
Désormais bien armé, le peuple a entamé sa marche vers le château de Versailles, résidence de la famille royale, qui ignorait encore à cette époque l'ampleur de la chute de son royaume. Les révolutionnaires ont ramené la famille royale à Paris pour la juger.
La monarchie ayant été effectivement renversée, il était temps pour les révolutionnaires de mettre en place la république dont ils avaient rêvé. Suivant les traces des Américains, les chefs de la révolution ont rédigé la nouvelle loi du pays, appelée Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Les clauses de la déclaration révolutionnaire sont fortement influencées par les idées des Lumières et le Bill of Rights américain.
Lorsque la nouvelle de l'arrestation du roi et de la reine s'est répandue, les membres de la noblesse de toute la France ont commencé à fuir le pays en masse. Ceux qui sont restés ont été expropriés de leurs terres et privés de leurs titres. Même après avoir été réincarnés en citoyens ordinaires, de nombreux membres de l'ancienne noblesse ont été tués par des émeutiers rancuniers.
La guillotine, devenue un symbole intemporel de la Révolution française, a été rapidement utilisée. Utilisée pour décapiter Louis XVI et Marie-Antoinette, la guillotine est devenue l'outil standard de la peine capitale pendant la révolution et au-delà.
Il a fallu un certain temps aux nouveaux tribunaux révolutionnaires pour décider du sort de l'ancien roi et de l'ancienne reine, mais après délibération, ils ont tous deux été accusés de haute trahison et condamnés à mort.
Louis XVI a été décapité en janvier 1793 et Marie-Antoinette a connu le même sort en octobre de la même année. Les deux exécutions ont eu lieu sur la place de la Concorde à Paris.
Après que la Bastille a été réduite en ruines en 1789, un grand nombre de ses pierres ont été utilisées pour construire le pont de la Concorde en 1791, qui mène à l'Assemblée nationale.
Avec la mort des anciens monarques, une nouvelle phase de la révolution a commencé, connue dans les livres d'histoire sous le nom de "Terreur". Pendant cette période, qui a duré de 1791 à 1794, de nombreuses factions de royalistes et de révolutionnaires ont mis la France à feu et à sang. On estime à 25 000 le nombre de personnes tuées sous le règne de la Terreur.
Si le marquis de Lafayette était considéré comme un héros révolutionnaire dans les nouveaux États-Unis, il jouait un rôle bien différent dans son pays d'origine, la France. Pendant la Révolution française, Lafayette était un royaliste convaincu et est devenu le chef de la Garde nationale royale.
Même au sein du camp révolutionnaire, les désaccords et les rivalités étaient omniprésents. L'une des voix les plus en vue de la révolution, Jean-Paul Marat, considéré par beaucoup comme un extrémiste pour son soutien apparemment inconditionnel aux meurtres et massacres de rue qui ont eu lieu pendant le règne de la Terreur, a été assassiné dans sa baignoire en 1793 par une autre révolutionnaire, Charlotte Corday, qui estimait que Marat avait poussé la violence trop loin.
Autre chef de file de la révolution et allié de Jean-Paul Marat, Maximilien Robespierre a commencé lui aussi à être considéré comme trop extrémiste par ses compagnons révolutionnaires. Robespierre a voté l'exécution de plus de 17 000 personnes au cours de la révolution, ce qui lui a valu le mépris et la méfiance de tous. Finalement, en 1794, il a été lui-même considéré comme un ennemi de la révolution et a été envoyé à la guillotine.
La révolution a également donné naissance à un nouveau symbole de la France, après que la fleur de lys royale se soit retrouvée naturellement démodée. Il s'agit de Marianne, la déesse de la liberté, symbole de la résistance à la monarchie, que l'on retrouve sur les visages d'innombrables statues dans toute la France et sur les anciennes pièces de monnaie en francs.
Le drapeau bleu, blanc et rouge que nous connaissons aujourd'hui est également un produit de la révolution. La garde nationale de Paris, connue sous le nom de milice parisienne, dont beaucoup ont pris d'assaut la Bastille avec les révolutionnaires, portait des insignes bleu et rouge, représentant les saints traditionnels de la France, Saint Denis et Saint Martin. La couleur blanche a été ajoutée parce qu'elle était considérée comme l'ancienne couleur de la France.
La révolution était chancelante dès le départ, mais elle semblait aller dans la bonne direction. Cependant, la Première République de France est tombée une fois de plus dans le totalitarisme, dix ans seulement après la prise de la Bastille.
Napoléon Bonaparte a été, pendant une grande partie de sa carrière, un champion de la révolution. Il a rapidement gravi les échelons de l'armée révolutionnaire après avoir réprimé de nombreux soulèvements royalistes et prouvé sa loyauté envers la révolution.
Cependant, lorsque Napoléon est devenu commandant de l'armée française, il semble que sa loyauté ait changé. En 1799, Napoléon a réussi un coup d'État pour s'emparer du pouvoir sur la France et est couronné premier empereur de France cinq ans plus tard.
En tant que premier chef militaire et politique de ce qui s'appelait alors l'Empire français, Napoléon s'est lancé dans un certain nombre de campagnes contre la Grande-Bretagne, la Russie et d'autres pays, qui ont modifié l'équilibre des pouvoirs en Europe d'une manière qui est encore perceptible au 21ᵉ siècle.
Après plus d'une décennie de combats, Napoléon s'est finalement rendu compte qu'il avait été battu par les nombreuses coalitions étrangères qui s'étaient formées pour mettre un terme à ses ambitions impériales. Fuyant vers Paris après la bataille de Waterloo en 1815, Napoléon s'est rendu compte que le peuple français s'était une fois de plus retourné contre son chef absolu.
Napoléon a tenté à nouveau de s'enfuir, mais il a été rattrapé par les Britanniques, qui l'ont exilé sur l'île isolée de Sainte-Hélène, où il a passé le reste de ses jours dans l'obscurité, jusqu'à sa mort en 1821.
Après la défaite de Napoléon, les coalitions étrangères victorieuses ont rétabli la monarchie française en 1815. En 1830, le peuple s'est à nouveau révolté, lors de la révolution de juillet. Un cercle vicieux et destructeur de révolutions, de coups d'État et d'invasions s'est poursuivi tout au long des 19ᵉ et 20ᵉ siècles, jusqu'à ce que le modèle de la république ne s'effondre au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Sources: (Snippets of Paris) (History)
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