Avec la hausse des cas de grippe aviaire H5 dans le monde, les inquiétudes sur sa transmission se multiplient. On sait que les humains peuvent être infectés au contact d’un animal malade, mais le virus pourrait-il aussi se propager dans l’air ?
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Alors que la grippe aviaire H5 continue de se propager parmi les oiseaux sauvages, la volaille et le bétail à travers le monde, plusieurs cas d’infection chez l’homme ont déjà été recensés.
Bien que le risque pour la santé publique reste faible, les experts s'efforcent de mieux comprendre le virus et ses modes de transmission.
La grippe aviaire H5 est causée par le virus hautement pathogène H5N1. Elle se propage principalement par les oiseaux sauvages, qui excrètent le virus dans leurs déjections.
L’apparition d’une épidémie de grippe H5 dans un élevage de poulets ultra-sécurisé en République tchèque a poussé les experts à s’interroger sur une possible transmission par l’air.
L’hypothèse d’une transmission de la grippe aviaire par le vent n’est pas nouvelle. Toutefois, jusqu’à récemment, aucune donnée fiable ne permettait de la confirmer, tant il est difficile de la mesurer.
En enquêtant sur l’épidémie touchant l’élevage de poulets en République tchèque, les scientifiques n’avaient qu’une seule piste : une ferme de canards voisine, frappée par le virus une semaine plus tôt.
Avec ses 50 000 canards, cette ferme présentait un niveau de biosécurité bien différent de celui de l’élevage de poulets.
L’élevage de poulets disposait d’installations ultramodernes : eau filtrée, immenses ventilateurs assurant un flux d’air unidirectionnel et clôture sécurisée pour empêcher l’intrusion d’animaux sauvages.
À l’inverse, la ferme de canards fonctionnait avec une ventilation naturelle et un niveau de biosécurité réduit au strict minimum.
La grippe aviaire s’est propagée bien plus rapidement dans la ferme de canards que dans l’élevage de poulets. Dès le premier jour, 800 oiseaux ont succombé au virus.
Toutefois, l’infection a fini par se propager à l’ensemble de l’élevage de poulets, qui comptait deux sites distincts.
Pour approfondir leur enquête, les chercheurs ont prélevé des échantillons du virus sur les trois sites touchés : la ferme de canards et les deux sites de l’élevage de poulets.
Trois souches de H5N1 séquencées à partir de la ferme de canards étaient génétiquement identiques à celles retrouvées chez le premier oiseau malade de chaque élevage.
Selon les chercheurs, cette découverte confirme que la ferme de canards a été à l’origine de l’épidémie dans l’élevage de poulets.
La ferme de canards se trouvait à près de cinq kilomètres à l’ouest de l’élevage de poulets, et aucun lien humain (comme un employé ou un fournisseur) n’a été identifié.
Après avoir écarté toutes les autres causes potentielles de propagation, les enquêteurs se sont penchés sur les conditions météorologiques de la semaine où les poulets ont commencé à tomber malades.
Ils ont découvert que les conditions étaient en effet idéales pour que le virus passe des canards aux poulets.
Un vent constant soufflait de l’ouest, et une couverture nuageuse suffisante bloquait les rayons UV, capables de détruire les germes. De plus, la température était fraîche sans être glaciale, offrant ainsi des conditions optimales pour la survie du virus.
Les enquêteurs ont conclu que l’hypothèse la plus plausible pour expliquer l’épidémie dans l’élevage de poulets était une transmission du virus par voie aérienne en provenance de la ferme de canards.
Face à ces éléments, les experts ont recommandé aux éleveurs de prendre en compte la transmission aérienne de la grippe aviaire lorsqu’ils mettent en place des mesures pour protéger leurs animaux.
Cela ne remet pas en question l’importance des précautions actuelles, comme la limitation des accès aux fermes et le port d’équipements de protection pour le personnel.
Par exemple, les éleveurs pourraient envisager de filtrer l’air dans leurs bâtiments tout en maintenant les autres mesures existantes, offrant ainsi une protection supplémentaire à leurs animaux.
Concernant les cas de grippe aviaire chez l’humain, les experts estiment que la transmission par voie aérienne pourrait être en cause lorsqu’aucune autre source identifiable de contamination n’est décelée.
Par exemple, lors d’un récent congrès, trois vétérinaires ont été testés positifs aux anticorps H5N1, bien que seul l’un d’entre eux ait été exposé à un animal malade.
Bien sûr, cette situation pourrait évoluer avec le temps et avec d’éventuelles mutations du virus. Pour l’instant toutefois, le risque pour la population humaine reste faible.
De plus, il semble qu’une quantité bien plus importante du virus soit nécessaire pour infecter un humain par rapport à ce qu’il faut pour rendre un oiseau malade.
Les virus se dispersent dans l’air, ce qui signifie qu’ils ne sont présents qu’en infimes quantités dans le vent. Il semble donc qu’il y ait peu de raisons de s’inquiéter.
Sources: (CDC) (CNN)
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BIEN-ÊTRE Animal
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