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Le changement climatique n’impacte pas tous les pays de la même manière. Les petites îles, en particulier, subissent de plein fouet la montée des eaux et les inondations répétées, menaçant leur existence même.
Face à ce défi, un groupe d’îlots du Pacifique a décidé d’explorer une solution innovante : se numériser. Grâce à une initiative de "migration numérique", ces îles espèrent non seulement préserver leur patrimoine culturel, mais aussi pousser les décideurs internationaux à redéfinir la notion de souveraineté.
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L’archipel des Tuvalu, niché dans l’océan Pacifique, se trouve à mi-chemin entre Hawaï et l’Australie. Il se compose de neuf petites îles coralliennes dispersées sur une distance d’environ 680 km (420 miles).
Comme de nombreuses petites îles à travers le monde, Tuvalu fait face à une menace imminente de disparition en raison du changement climatique.
Entre la montée des eaux, les inondations récurrentes, les intrusions d’eau salée, les vagues de chaleur et l’intensification des cyclones, les habitants de Tuvalu craignent de plus en plus pour l’avenir de leur précieux archipel.
En effet, selon une étude récente menée par des chercheurs de la NASA, la plupart des terres de Tuvalu, y compris ses infrastructures vitales, se retrouveront sous le niveau de la marée haute d’ici 2050.
On prévoit également que le pays connaîtra plus de 100 jours d'inondations par an d'ici la fin du siècle.
Face à cette menace, le gouvernement a adopté une approche novatrice en entreprenant la migration de son pays vers le métavers.
Le projet de créer une réplique virtuelle de Tuvalu a été annoncé pour la première fois par le ministre des Affaires étrangères de l’île, Simon Kofe, lors de la COP27 en Égypte en 2022.
Dans la vidéo, Simon Kofe se tient sur une plage de sable blanc de Te Afualiku, l’île de Tuvalu qui devrait être la première à disparaître sous les effets du changement climatique.
Au fur et à mesure que la caméra recule, l’image se désintègre peu à peu. Les rochers et le sable prennent des mouvements étranges, presque surnaturels, tandis qu’un oiseau marin survole un abîme noir en arrière-plan.
Cette mise en scène a pour but de révéler au spectateur qu’il ne s’agit pas d’un paysage réel de Tuvalu, mais d’une reconstitution virtuelle.
Selon le gouvernement de Tuvalu, l’initiative de migration numérique poursuit deux objectifs principaux. Le premier est la préservation de la culture.
L’ambition est qu’en reproduisant virtuellement l’île, ses habitants puissent préserver leur patrimoine culturel et le transmettre aux générations futures, même si le territoire venait à disparaître.
Dans le cadre du projet, les habitants de Tuvalu sont encouragés à contribuer en partageant leurs objets les plus précieux et leurs souvenirs marquants de l’île pour qu’ils soient numérisés.
Le gouvernement de Tuvalu tient cependant à souligner que ce projet a également une finalité pratique. Certes, il ne remplace pas une île physique où les habitants pourraient réellement vivre.
Cependant, il pourrait permettre à l’île de préserver sa souveraineté. Actuellement, le droit international ne prévoit aucune protection pour les États menacés de disparition.
En effet, selon le droit international, un État souverain doit disposer d’un territoire clairement défini et d’une population permanente. Une exigence qui pose problème pour les petits États insulaires dont la superficie terrestre diminue progressivement.
Dans le cadre de leur projet de numérisation, le gouvernement introduit des passeports numériques, stockés sur la blockchain, afin de permettre à l’administration de continuer à fonctionner.
Les passeports numériques ont pour vocation d’assumer diverses fonctions étatiques, notamment l’organisation d’élections et de référendums, ainsi que l’enregistrement des naissances, des mariages et des décès.
En prouvant qu’un État peut fonctionner de manière entièrement numérique, le gouvernement de Tuvalu espère persuader les législateurs internationaux de créer un nouveau modèle de souveraineté étatique.
L’objectif est de concevoir un nouveau modèle de souveraineté étatique, mieux adapté pour répondre aux défis et aux besoins des États dans le monde contemporain.
Malgré ses intentions louables, l’initiative de migration numérique lancée par le gouvernement de Tuvalu a suscité des critiques, y compris au sein de ses propres rangs.
D’un côté, certains critiquent une numérisation qui semble peu cohérente pour un pays encore largement déconnecté du monde numérique.
De nombreux détracteurs estiment que cette initiative relève davantage d’une opération de communication visant à capter l’attention internationale qu’à un réel engagement pour la préservation culturelle.
Certains critiques y voient également une forme de déni de la part du gouvernement face à l’inévitable déplacement futur de la population.
Évidemment, si Tuvalu venait réellement à être submergé d’ici 2050, ses habitants devront trouver un nouvel endroit où vivre.
Il est toutefois important de souligner que l’initiative de migration numérique n’est pas la seule réponse du gouvernement face à la menace du changement climatique. En réalité, des plans pour anticiper le déplacement futur de la population sont déjà en cours d’élaboration.
En 2023, Tuvalu a conclu un accord avec l’Australie permettant à 280 citoyens tuvaluans de s’installer chaque année sur le territoire australien. Ce traité leur garantit le droit de travailler, d’étudier et, à terme, d’accéder à la citoyenneté australienne.
Il est juste de dire que, si l’initiative de migration numérique ne résout pas entièrement le problème, elle possède néanmoins de réels atouts. Elle propose une solution novatrice pour préserver le patrimoine culturel tout en repensant la souveraineté étatique. De plus, rien ne s’oppose à ce qu’elle soit mise en œuvre parallèlement à des mesures plus pragmatiques.
Sources: (BBC) (Firstpost)
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Face à ce défi, un groupe d’îlots du Pacifique a décidé d’explorer une solution innovante : se numériser. Grâce à une initiative de "migration numérique", ces îles espèrent non seulement préserver leur patrimoine culturel, mais aussi pousser les décideurs internationaux à redéfinir la notion de souveraineté.
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