En décembre 2024, Brian Thompson, PDG de UnitedHealthcare, a été abattu en pleine rue à New York alors qu’il se rendait à une réunion d’affaires. Son assassin, dissimulé sous une veste à capuche, aurait utilisé une "arme fantôme", selon les premières conclusions des enquêteurs.
Ces "armes fantômes", de plus en plus préoccupantes aux États-Unis et au Canada, sont des armes à feu fabriquées par des particuliers à partir de kits ou grâce à une imprimante 3D, échappant ainsi à toute réglementation officielle.
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Si vous suivez l'actualité aux États-Unis, le terme "arme fantôme" ("ghost gun" en anglais) a sans doute attiré votre attention. Mais que signifie-t-il exactement ?
D'après le Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF), une arme fantôme désigne une arme à feu assemblée par une personne autre qu’un fabricant agréé.
Les armes fantômes sont particulièrement difficiles à tracer (d'où leur nom), car elles sont généralement fabriquées sans numéro de série. C’est précisément cette caractéristique qui en fait un choix prisé par les criminels.
Construire sa propre arme à feu peut sembler illégal, mais en réalité, ce n’est pas toujours le cas. Toutes les armes fantômes ne sont pas interdites, et toutes les armes à feu ne sont pas obligatoirement dotées d’un numéro de série.
Selon CBS, entre 2016 et 2021, plus de 45 000 armes fantômes ont été signalées à l'ATF après avoir été récupérées par la police sur des scènes de crime potentielles.
Pour fabriquer une arme fantôme, deux options s'offrent généralement aux personnes intéressées : la construire à l'aide d'une imprimante 3D ou l'assembler à partir d'un kit.
Les armes fantômes sont relativement abordables : il est possible d’en fabriquer une pour moins de 200 dollars américains, bien que les autorités estiment que le prix moyen tourne autour de 500 dollars.
Elles sont également facilement accessibles. Des kits pour fabriquer toutes sortes d'armes sont disponibles en ligne, et jusqu'en août 2023, il était possible d'en acheter aux États-Unis sans contrôle de casier judiciaire.
En 2018, un journaliste de CBS a réussi à acheter une arme similaire à un Glock 9 mm sans contrôle de casier judiciaire ni délai légal.
Les armes fantômes semblent également relativement simples à fabriquer. Des tutoriels en ligne expliquent comment assembler les différentes pièces d'une arme fonctionnelle en moins d'une heure.
Si vous pensez que les armes fantômes sont forcément illégales, détrompez-vous. Selon l'ATF, il est en réalité légal aux États-Unis de fabriquer une arme à feu pour un usage personnel sans avoir besoin de licence.
Cependant, selon la loi américaine sur le contrôle des armes à feu, toute personne qui fabrique sa propre arme, que ce soit à l'aide d'une imprimante 3D ou d'une autre méthode, doit s'assurer qu'elle est "détectable".
Cela implique qu'il existe de nombreuses armes fantômes qui sont en réalité illégales, bien que, de manière générale, la fabrication de telles armes soit autorisée.
Il est également important de noter que certains États, dont New York, où l'affaire récente impliquant une arme fantôme a eu lieu, ont leurs propres lois additionnelles concernant ces armes.
Selon les experts aux États-Unis, les armes fantômes représentent le « problème de sécurité lié aux armes à feu qui croît le plus rapidement » dans le pays.
Il est en effet de plus en plus courant que les forces de l'ordre découvrent qu'une arme fantôme a été utilisée dans une fusillade médiatisée.
D'après les autorités américaines, le principal problème des armes fantômes réside dans le fait qu'elles ne comportent pas de numéro de série sur leur carcasse.
Sans numéro de série, il devient quasiment impossible pour les forces de l'ordre d'identifier les revendeurs qui pourraient vendre ces armes illégalement, que ce soit à des mineurs ou à des personnes sans licence.
Il convient bien sûr de rappeler que les armes fantômes ne représentent qu'un aspect du problème plus large qu'est le contrôle des armes à feu aux États-Unis.
Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), plus de 48 000 personnes ont été tuées par des armes à feu aux États-Unis en 2022.
L'assassinat de Brian Thompson, PDG de UnitedHealthcare, supposément avec une arme fantôme, a propulsé la question de leur réglementation sur le devant de la scène.
Sous l’administration Biden, le gouvernement a tenté de réglementer les armes fantômes en affirmant qu’elles devraient être soumises aux mêmes règles que les armes à feu disponibles dans le commerce.
En effet, les fabricants de kits d’armes fantômes sont désormais tenus d’apposer des numéros de série sur leurs produits, et les vendeurs doivent vérifier le casier judiciaire de leurs acheteurs.
En octobre 2024, la Cour suprême a laissé entendre qu’elle était disposée à faire respecter cette loi, malgré les objections soulevées par les défenseurs des droits liés aux armes à feu.
Si la Cour suprême valide la nouvelle réglementation de l'ATF, cela marquerait un tournant par rapport à sa position précédente, généralement méfiante à l’égard des lois sur le contrôle des armes.
Sur le sujet des armes à feu, le président élu des États-Unis, Donald Trump, se présente comme un fervent défenseur du Deuxième Amendement et s’est décrit lui-même comme le "meilleur ami" de la National Rifle Association (association de défense des droits liés au port d'arme).
Sources: (CBS) (BBC)
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Ces "armes fantômes", de plus en plus préoccupantes aux États-Unis et au Canada, sont des armes à feu fabriquées par des particuliers à partir de kits ou grâce à une imprimante 3D, échappant ainsi à toute réglementation officielle.
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