▲En Champagne avait lieu la “fête des flambarts”: tous les habitants éteignaient leur foyer et allaient promener dans les champs des brandons bénits par le clergé. Ceci représentait la renaissance spirituelle que le Christ apportait au monde.

▲La tradition voulait qu’on emportât un beau jambon couvert de verdure sur un large plateau jusqu’à l’église où il serait béni. Ensuite le jambon retournait aux maisons et on l'accrochait dans l’âtre de la cheminée où il restait jusqu’à Pâques. La viande bénite était alors servie, rompant ainsi l’abstinence du Carême.

▲Le jour de Noël était le début d’un cycle de veillées qui durait jusqu’à la fête des Rois. Célébrant à la fois la naissance du Christ et la fin de la restriction alimentaire, ces veillées étaient une véritable fête à rallonge, pour tous.

▲Au pays bisontin on préparait des pains d’orge avec un peu de froment: une “michotte” par personne. La mère de famille en confectionnait une de plus pour le premier pauvre qui passait, c’était la “pâ Dé” (la part de Dieu).

▲Le jour des Rois était quant à lui réservé… aux “rois”. C’était alors aux domestiques de payer, du moins symboliquement, la fête de la maison.

▲Les chants de Noël n’ont commencé à se répandre qu’une fois qu’ils ont été traduits du latin aux langues régionales, au XVIème siècle. Ce sont les colporteurs qui ont lancé cette tradition dans chaque région de France, par transmission orale.

▲En Bretagne de nombreuses pierres se déplacent également pendant la Messe de minuit. On dit qu’elles se rendent aux rivières pour se désaltérer. On pourrait trouver à leurs côtés les korrigans munis de marteaux, les dragons qui gardent les trésors, l’homme-loup, le conducteur des morts et l’épouvantail des nuits pluvieuses.

▲À Noël, on dit que la nature et les animaux ont de drôles de comportements. En Franche-Comté, la légende raconte qu’une roche pyramidale tourne trois fois sur elle-même pendant la Messe de minuit et révèlent les trésors enfouis dans les entrailles de la terre.

▲Bien avant nos grands-parents, au Moyen-Âge, on jouait les drames liturgiques et les “mystères” sur les parvis des églises: c’est l’origine des crèches vivantes. C’est au XVIème siècle qu’on voit apparaître les premières crèches statiques en France.

▲Toujours à une époque très reculée, il était de coutume que ce soit “le bourgeois” qui régale sa famille et ses domestiques à Noël, considéré comme la fête des humbles.

▲Loin de nous les petites cases pleines de chocolat! Autrefois, l’Avent était une période de jeûne pendant laquelle la consommation de viande, de fromages et d’alcool était interdite. Cette période était dédiée à la préparation de la maison et du repas de Noël.

▲L’arbre de Noël serait arrivé en France en 1840, introduit à Paris par la princesse Hélène de Mecklembourg, duchesse d’Orléans. À cette époque on plaçait des petits miroirs dans le sapin pour refléter les lumières des bougies suspendues. Pour finir, on ajoutait des fils d’argent, appelés “cheveux d’ange”, des rubans et des nœuds. Attention au risque d'incendie!

▲On y trouvait parfois, pour accompagner la “fricassée” d’oiseaux, une tasse de “flippe”: une boisson chaude à base de cidre doux, d’eau-de-vie et de sucre.

▲Suivant la période de jeûne, les longues offices de la nuit de Noël et parfois plusieurs kilomètres parcourus jusqu’à l’église, le repas du réveillon se devait d’être copieux.

▲Les cheminées de l’époque étaient le lieu de réunion familiale par excellence: immenses, elles accueillaient toute la famille et ses animaux frileux alors que les anciens contaient des histoires. Selon les régions c’était soit le grand-père soit le plus jeune enfant, qui mettait le feu à la bûche après l’avoir aspergée d’eau bénite. On voulait que le “tréfoué” brûle trois jours, sans flamme. Ses restes étaient gardés d’une année à l’autre.

▲L’Aveyron aussi tournait autour du porc: un bon morceau de saucisse était généralement servi, sinon un simple morceau de porc salé conservé depuis le carnaval faisait l’affaire! En dessert on servait souvent une rissole aux prunes ou aux pommes.

▲On préparait un plat bien gascon encore bien apprécié aujourd’hui: la daube. Il s’agit de bœuf cuit dans une sauce noire à base de vin rouge qu’on laissait mijoter devant le feu pendant la Messe de minuit. De longs morceaux de saucisses étaient cuits sur le gril et on finissait avec des châtaignes grillées arrosées de vin nouveau.

▲Heureux, festif et simple: on se réunissait entre amis et on chantait des chansons de Noël en béarnais en attendant la Messe de minuit. Après on rôtissait des marrons qu’on mangeait avec du vin blanc (servi à petite dose car il était réputé très fort en alcool).

▲À Paris, la star de Noël depuis des siècles est le boudin! L'esprit de Noël d’antan peut encore se retrouver dans des petites ruelles parisiennes où les rôtisseries fonctionnent à foison.

▲Les coutumes de l'époque s'étendaient aussi aux divertissements. À Beaufort, la tradition voulait que ceux qui s’étaient mariés dans l’année se donnent en spectacle la veille de Noël. Il s’agissait d’une compétition pour gagner... une pelote! Les couples se lançaient à l’eau pour récupérer la pelote et celui qui l’attrapait le premier gagnait cinquante livres pour commencer sa vie de famille.

▲Après la Messe de minuit, on mangeait des soupes de pâté, appelée “sazanes” ou “creusets”. Il était également d’usage qu’après que le père de famille ait pris le premier verre de vin à la santé de tous les siens, le verre passe de main en main pour se souhaiter encore et encore la meilleure santé possible!

▲La grande spécialité du Var après la Messe de minuit était les tourtes: de gros gâteaux ronds à base de miel, de farine, de confiture et d’huile.

▲En Provence un rituel qui continue d’exister consiste à avoir 13 desserts, symbolisant les 12 apôtres et Jésus. Parmi eux, on retrouve le “pompe à huile” (un pain à l’huile d’olive aromatisé aux zestes d’agrume, les calissons d’Aix, le nougat noir et blanc et les fruits confits, secs ou frais.

▲En Poitou, d'après le “nouël” composé par un curé de Poitiers, on trouvait dans les plats de résistance du perdrix, des chapons, des oiseaux sauvages, des hérons, des levrauts, des faisans, des sangliers, et des “lymaces au chaudumé”. En dessert venaient les “fouaces”, les “crasemuseaux”, le tout avec du vin bien sûr.

▲Dans le Gévaudan naissait, il y a des siècles, un menu qui n'a pas changé: oreilles de porc, riz au lait, saucisses, fromage. Seul le breuvage a changé: le nectar de l’époque, le Vivarais, a été remplacé par le Languedoc.

▲Cette période de fête, du jour de Noël au jour des Rois, portait des noms différents selon les régions: "Calendo" en Provence, "Chalende" en Dauphiné, "Nadal" en Languedoc, "Nan" en Anjou, Poitou et Charente, et "Nedelec" en Bretagne.

▲Depuis l’époque des Génois, la châtaigne est au cœur de la culture corse. Pour Noël pas d’exception: on mange la polenta de châtaigne avec des tranches de porc, tué la veille.

▲Le réveillon alsacien était aussi traditionnellement à base de saucisses, jambons et boudins, arrosés de vin blanc. L’incontournable de la région, depuis des siècles, est aussi la pâtisserie. Les “christolles” illustrent les thèmes et les personnages de Noël et le “mannele” est tressé comme les bretzels.

▲Découvrez le menu traditionnel de chaque région! Dans l’Orléanais, on faisait tout avec du porc: du boudin avec le sang et des crépinettes (une sorte de saucisses longues) avec la chair hachée.

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Redécouvrez Noël en voyageant dans l'histoire des traditions de chaque région de France. Menu du réveillon, divertissements, ou encore légendes contées au coin du feu: comment nos (arrière)grands-parents célébraient-ils les fêtes de fin d'année ?