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Le concept est défini de manière générale comme une femme hétérosexuelle qui fait tout son possible pour impressionner les hommes et donner l'impression qu'elle n'est "pas comme les autres filles".

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Le comportement "pick-me" est utilisé pour attirer les gens et les garder", a déclaré Jessica Alderson, experte en relations et cofondatrice de So Syncd, à Refinery29. "Elles veulent que vous pensiez qu'elles sont uniques et que vous ne pourriez pas trouver quelqu'un d'autre qui soit aussi spécial qu'elles.

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Le comportement "pick-me" peut consister à s'habiller de manière plus sexy en présence d'hommes, à se montrer plus coquette et plus enjouée, à se vanter de sa richesse et de son statut et à dire du mal des autres, le tout prétendument pour attirer l'attention des hommes.

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Un moyen infaillible de repérer une "pick-me girl" est une personne qui dénonce les comportements féminins stéréotypés, comme le maquillage, pour donner l'impression qu'elle n'est "pas comme les autres filles".

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Les femmes qui proclament qu'elles "détestent les conversations entre filles" et qu'elles ne sortent qu'avec des amis hommes sont également des comportements typiques des "pick-me girls".

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Le comportement "pick-me" comprend également l'acceptation ou l'expression de pensées antiféministes pour s'aligner (dans la réalité ou dans l'esprit) sur les hommes. C'est la partie émergée de l'iceberg de la misogynie inconsciemment intériorisée, qui sous-tend la plupart de ces discours.

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Un autre trait commun est d'insister sur le fait qu'elles sont moins exigeants que la plupart des filles et d'essayer de se montrer très décontractées, comme si ces deux traits de caractère s'opposaient naturellement à la nature des femmes.

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Dans le même temps, le comportement "pick-me" implique également l'adoption de certains comportements et activités stéréotypés des hommes cisgenres et hétérosexuels, comme le fait d'aimer le sport ou de boire de la bière, comme si ces activités étaient naturellement réservées aux hommes.

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Selon Catherine Wilde, coach en relations amoureuses et auteure, ces traits de caractère sont une forme de séduction "dans laquelle un individu tente d'augmenter ses chances d'être choisi comme partenaire en adoptant des comportements qui le rendent plus attirant pour le sexe opposé", comme elle l'a expliqué à Refinery29. C'est exactement comme la façon dont de nombreux animaux mâles se battent pour montrer à une femelle qu'ils sont le meilleur partenaire.

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Il suffit de jeter un coup d'œil sur Internet pour constater à quel point les "pick-me girls" sont détestées, et la principale raison pour laquelle elles sont si sévèrement critiquées est que leur comportement utilise l'approbation des hommes comme base de la valeur d'une femme.

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En outre, toute femme qui ne veut pas être comme les autres femmes généralise intrinsèquement les "autres femmes" de manière négative, et à travers un prisme patriarcal de compétition.

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L'image de la "pick-me girl" crée et perpétue l'illusion que pour se rendre plus séduisantes, les femmes doivent rendre les autres femmes moins séduisantes. La réalité est (ou devrait être) que le fait de voir quelqu'un démolir les autres est en fait moins attirant.

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L'ensemble du concept repose sur le jugement des hommes sur les femmes et place l'attention et l'approbation des hommes au sommet de ce qu'une femme peut espérer gagner.

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Mais la réaction extrêmement négative des gens à l'égard des "pick-me girls" met en lumière un autre aspect problématique de la société: le manque de tolérance à l'égard des femmes qui "essaient"- ce qui entretient l'idée que les femmes doivent être cool et séduisantes, mais attention: le tout sans effort et sans intention apparente.

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Catherine Wilde a déclaré à Refinery29: "Bien qu'il n'y ait rien de mal en soi à vouloir être remarquée ou à vouloir se sentir aimée, le terme a souvent une connotation négative parce qu'il implique que la personne est prête à faire n'importe quoi pour obtenir ce qu'elle veut". Il est intéressant de constater que d'innombrables histoires, rien qu'à Hollywood, célèbrent des hommes prêts à tout pour obtenir ce qu'ils veulent, mais que lorsqu'il s'agit de femmes, elles sont rapidement montrées du doigt.

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Les célébrités sont impliquées de manière intéressante dans cette tendance, car elles doivent toutes techniquement être des "pick-me people" pour devenir célèbres en premier lieu, en se battant contre d'autres artistes talentueux pour gagner la vedette, et pourtant seules les femmes sont critiquées pour cela. De nombreuses stars, dont Addison Rae, Jennifer Lawrence et Kendall Jenner, ont été accusées de comportement "pick-me", et certaines ont même abordé la question.

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Après les commentaires de Kendall Jenner sur le fait qu'elle n'aimait pas le maquillage, un clip de "
L'Incroyable Famille Kardashian" est devenu viral, dans lequel elle dit qu'elle a un corps naturellement athlétique, et les gens l'ont accusée d'être une "pick-me girl" et qu'elle ne cherchait qu'à se faire remarquer. En février 2022, elle a posté sur TikTok une image d'elle en train de s'effondrer sur un snowboard, accompagnée de son propre message audio: "Je suis littéralement bâtie comme une athlète. Tous les tests sanguins que j'ai effectués ont révélé que j'étais au-dessus de la limite normale de l'athlétisme". Si certains l'ont félicitée dans les commentaires, d'autres ont estimé qu'il ne s'agissait que d'une preuve supplémentaire.

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Le mannequin a admis à plusieurs reprises qu'elle avait été une "pick-me girl", mais lors du podcast "Going Mental with Eileen Kelly" en mars 2023, elle a défini cela comme l'abandon de ses "propres priorités afin d'être aimée, ou d'être choisie". Cela s'est étendu à sa carrière, a-t-elle dit, parce qu'elle "plaisait à beaucoup d'hommes puissants, essentiellement". Elle a ajouté : "J'ai totalement abandonné mes propres limites et mes propres idées sur ce qui est important."

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Quelle que soit la façon dont on l'envisage - qu'il s'agisse d'être une "pick-me" ou de critiquer la "pick-me" - le discours nous maintient dans un cauchemar patriarcal dans lequel les femmes restent dans un cycle de recherche de l'approbation masculine tout en étant en compétition les unes avec les autres.

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Si l'on reproche aux "pick-me girls" d'être misogynes, le fait de leur faire honte revient également à être misogyne. Après tout, les femmes ont le droit d'avoir des opinions divergentes, de rejeter des choses comme le maquillage et d'embrasser des choses comme le sport sans que ce soit uniquement pour attirer l'attention ou recevoir la validation masculine.

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Dans un monde qui a la réputation de mettre les gens mal à l'aise, il est logique que le comportement "pick-me" soit si courant. Il indique que la personne n'a pas suffisamment confiance en elle pour choisir son moi authentique et qu'elle préfère adopter stratégiquement un certain personnage pour attirer l'attention.

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Le comportement "pick-me" crée également les conditions manipulatrices d'une relation toxique. Aucune relation ne devrait commencer en simulant une personnalité, ni en jouant sa réputation sur le dénigrement des autres.

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Ce phénomène n'est d'ailleurs pas réservé aux célibataires. Les personnes qui manquent d'assurance dans leur relation - par exemple, si leur partenaire commence à aimer des photos d'autres femmes - peuvent commencer à adopter certains comportements pour se démarquer de ces femmes.

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Il est impossible d'être vulnérable avec un partenaire si vous prétendez être quelqu'un que vous n'êtes pas, et la vulnérabilité est essentielle pour une relation réelle et durable. De plus, une personnalité de type "pick-me" n'est pas durable et vous vous sentirez épuisé, émotionnellement vidé et plein de ressentiment.

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Ce phénomène dit du "pick-me" semble être en partie dû à l'énorme sentiment de concurrence qui règne dans le monde moderne des rencontres. Il y a tellement de personnes disponibles du bout des doigts sur nos téléphones qu'il est logique que certaines personnes se donnent beaucoup de mal pour se démarquer.

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À l'origine du problème du "pick-me", il y a quelque chose que nous pouvons tous comprendre : le désir d'être choisie et de se sentir aimée. Ce n'est pas une chose dont il faut avoir honte, et pourtant nous la traitons comme si c'était le cas.

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Peut-être en opposition directe avec la "pick-me girl", la "sororité entre femmes" est apparue comme un insigne d'honneur hautement recommandable. Il s'agit d'une personne qui s'efforce d'être éthique et de s'abstenir de toute mesquinerie dans ses relations avec les femmes, les valorisant peut-être même davantage que ses relations avec les hommes.

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Cela implique d'avoir des amies proches, de parler des femmes en termes élogieux même en présence d'hommes, de dire à une femme qu'elle est belle au lieu de se moquer d'elle, de ne pas faire de commérages, d'embrasser un large spectre de ce que signifie la "féminité", de s'habiller pour soi-même et, d'une manière générale, d'élever les femmes sans craindre qu'elles ne soient votre concurrentes.

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Quelle que soit votre position sur le sujet, le problème principal est qu'après des années de contrôle par le patriarcat de ce qui est ou n'est pas approprié pour les femmes, celles-ci ont commencé à s'autocontrôler. La seule véritable solution à ce discours est d'y mettre un terme.

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Rejeter les étiquettes de ce qui est traditionnellement "féminin" ou "masculin" est un bon point de départ. Pour échapper au regard masculin et à la misogynie intériorisée qui les y enferme, les femmes n'ont qu'à se mettre à l'écoute et à rester fidèles à leurs propres désirs, besoins et envies, quoi qu'en pensent les autres, tout en offrant aux autres cette même possibilité.

Sources : (Refinery29) (Refinery29) (Bustle) (Cosmopolitan)

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La conversation sur les "pick-me girl" a explosé en ligne ces dernières années. Notre culture l'a alimentée des deux côtés, en encourageant les comportements de drague et en donnant à tous ceux qui peuvent taper le hashtag #pickme sur TikTok la possibilité de critiquer ce comportement lorsqu'ils en sont témoins - ce qui explique peut-être pourquoi il y a près de six milliards de vues sur la plateforme.

Lorsqu'on apprend la définition d'une "pick-me girl", et presque certainement lorsqu'on en est témoin, il est facile de rendre un verdict rapide et impitoyable qui réduit à néant les complexités du féminisme. Mais notre réaction négative instinctive à ce soi-disant phénomène révèle les dessous encore plus sombres de l'inégalité entre les hommes et les femmes, qui nous renvoient nos propres critiques.

Pour en savoir plus sur ce qu'est une "pick-me girl", sur la façon dont ce concept enferme les femmes dans un cycle d'approbation masculine et sur la façon dont nous pourrons jamais échapper aux conditions dans lesquelles ce discours existe, cliquez sur la galerie qui suit.