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Afin d'apprécier l'art de la calligraphie, il est important d'en comprendre et d'en identifier les origines.
C'est un talent partagé de pères en fils, et le plus jeune fils de Wang Xizhi, Wang Xianzhi (344-386), est également devenu un célèbre calligraphe chinois de la dynastie Jin.
L'origine de la calligraphie occidentale a évolué à partir de la Phénicie, vers 1200 avant J.-C. On peut la reconnaître grâce à l'utilisation de l'écriture latine. L'alphabet latin est apparu vers 600 avant J.-C., à Rome, avant de se développer sous forme de capitales impériales romaines, gravées sur des pierres (voir photo) et peintes sur les murs.
Les tablettes de Bloomberg sont une collection de tablettes en bois bien conservées, datant de 50 à 80 après J.-C., au début de la période romaine. Elles constituent donc les plus anciens documents écrits trouvés en Grande-Bretagne. Les tablettes ont été mises au jour lors de la fouille d'un site du centre de Londres, après quoi le bâtiment Bloomberg a été construit, ce qui a donné son nom à cette incroyable découverte.
L'influence de l'écriture romaine a finit par atteindre la Grande-Bretagne. Après la chute de l'Empire romain, une écriture unique s'est alors développée : un style communément utilisé du 4ème au 8ème siècles de notre ère, par les scribes latins et grecs. En Grande-Bretagne, l'écriture s'étant retirée dans les monastères, l'écriture onciale a été jugée plus adaptée pour copier la Bible ainsi que d'autres textes religieux. On voit ici une page du Folio Lindisfarne Gospels, datant de 700 après J.-C.
Ce sont en fait les monastères qui ont préservé les traditions calligraphiques au cours des 4ème et 5ème siècles, alors que l'Europe entrait dans une période sombre. Sur cette image est représenté Vincent de Beauvais (1184/1194 - 1264), un frère dominicain du monastère cistercien de l'abbaye de Royaumont, en France, connu surtout pour le Great Miroir (Speculum Maius), une œuvre majeure qui a été largement lue au Moyen Âge.
Les églises chrétiennes encourageaient avec enthousiasme le développement de l'écriture, à travers la copie prolifique de la Bible et d'autres textes effrayants. Le texte était souvent complété par des décorations, que ce soit des initiales, des bordures (marginalia) ou des petites illustrations, afin de présenter un manuscrit décoré. Les 7ème et 9ème siècles en Europe du Nord, ont été l'apogée des manuscrits celtiques décorés, tels que le Livre de Durrow et les Évangiles de Lindisfarne, mentionnés plus haut.
Sur cette photo, le livre de Kells, réalisé vers l'an 800, montrant le texte richement décoré qui ouvre l'Evangile selon Jean.
Cette décoration marginale du 14ème siècle, de la Saga de Saint Olaf, montre sa mort au cours de la bataille de Stiklestad, en 1030.
On trouve ici un bel exemple de calligraphie dans une Bible latine. Datant de 1407, elle aurait été écrite en gros caractères, afin d'être lue à haute voix dans un monastère.
Cette Bible a été écrite et décorée dans le quartier arménien d'Ispahan, capitale de la Perse (qui est aujourd'hui l'Iran) dans les années 1600. Elle est somptueusement décorée de scènes de l'Ancien Testament.
La calligraphie islamique a évolué parallèlement à l'Islam et à la langue arabe. Elle est traditionnellement associée à l'art géométrique islamique (arabesque) que l'on trouve sur les murs et les plafonds des mosquées.
Sur la photo, on trouve un excellent exemple de calligraphie islamique, utilisée pour décorer l'intérieur d'une mosquée. Il s'agit de la mosquée Selimiye située à Edirne, en Turquie.
Le Coran a joué un rôle important dans le développement et l'évolution de la langue arabe, mais aussi dans la calligraphie de l'alphabet arabe. Pour ne pas rappeler ce qui peut être dit à l'oral, la calligraphie pour les musulmans est une expression visible de l'art le plus élevé de tous, l'art du monde spirituel. On voit ici une double page du Coran, écrite en manuscrit islamique et datée du 12ème siècle.
Sur cette photo : le tughra (signature officielle) du Sultan Soliman le Magnifique (1494–1566).
La calligraphie éthiopienne (alphasyllabaire) a commencé avec l'écriture Ge'ez, utilisée pour la première fois vers 100 après J.-C. On voit ici un prêtre orthodoxe montrant le livre "Miracles of Maria", écrit à la main et en langue liturgique Ge'ez, sur un parchemin.
Bien que cela dépende grandement de l'habileté de l'écrivain, la meilleure calligraphie ne peut être réalisée qu'en utilisant les bons outils. C'est la plume d'oie qui a été majoritairement utilisée pour écrire des manuscrits médiévaux.
Les outils de base pour un calligraphe sont une plume et un pinceau. On voit ici un calligraphe dans le temple de la Littérature de Hanoï, au Vietnam, en train d'écrire à l'encre à l'aide d'un pinceau.
Un qalam est un type de stylo fabriqué à partir d'un roseau ou d'un bambou coupé et séché, utilisé dans la calligraphie islamique.
Le pinceau est considéré comme un symbole important de la sagesse dans l'Islam, et il fait référence à l'accent mis sur la connaissance et l'éducation dans la tradition islamique. Par conséquent, toute personne maîtrisant l'art de la calligraphie était très estimée. On voit ici un plumier et un encrier turcs, datant de l'époque ottomane, qui n'auraient été utilisés que par les meilleurs calligraphes. Ils ont été fabriqués avec grand soin et sont devenus eux-mêmes des objets d'art.
Les premiers stylos-plume ont été utilisés au 17ème siècle. En 1663, Samuel Pepys parle d'un stylo en métal utilisé "pour transporter l'encre", qui est rapidement devenu l'outil d'écriture préféré de la royauté. Cette photo représente quelques mots écrits par le roi Guillaume IV, qui a régné en Grande-Bretagne de 1765 à 1837. L'écriture cursive et soignée était considérée comme l'illustration d'une main éduquée et sophistiquée.
Les stylos-plume permettaient à l'utilisateur d'avoir une écriture plus fluide. Les stylos Waterman qui sont fabriqués en France depuis 1883, représentaient un instrument d'écriture élégant et raffiné, et le haut niveau de calligraphie qui pouvait être atteint en utilisant un stylo comme celui-ci.
Le travail du calligraphe est toujours honoré dans l'Extrême-Orient. Des concours prestigieux sont régulièrement organisés afin de repérer les meilleurs calligraphes. On voit ici des participants en costume traditionnel chinois, qui écrivent le caractère chinois "chun" (qui signifie "printemps") avec des pinceaux de calligraphie chinoise, lors d'un concours de calligraphie organisé à Dalian, en Chine.
On voit ici Edward Johnston (1872-1944) qui est considéré, avec Rudolf Koch (1876-1934), comme le pionnier de la calligraphie moderne. En fait, les polices de caractères qui sont aujourd'hui utilisées par les ordinateurs, proviennent du passé et d'un petit nombre de créateurs de polices de caractères professionnels, qui ont été les premiers à utiliser la calligraphie comme un art visuel et une méthode d'écriture raffinée et esthétique.
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Dans la Chine ancienne, les plus anciens caractères chinois existants sont les caractères Jiaguwen, gravés sur un os d'animal. L'écriture dite de l'os d'oracle (sur cette photo) remonte à la fin de la dynastie Shang, entre 1600 et 1046 AVANT J.-C..
Wang Xizhi, qui a vécu sous la dynastie Jin (265-420), est considéré comme le plus grand calligraphe chinois de l'histoire, et était un véritable maître de toutes les formes de calligraphie chinoise, en particulier l'écriture courante. Son estime est telle qu'il a été et est encore aujourd'hui, influent dans la calligraphie japonaise.
Les Égyptiens de l'Antiquité ont inventé les hiéroglyphes picturaux. L'apparition de ce système d'écriture en 3000 avant J.-C., a marqué le début de la civilisation égyptienne.
Cette calligraphie géorgienne reflète la tradition ancestrale d'une écriture artistique de la langue géorgienne.
La calligraphie indienne s'est développée vers 500 après J.-C., lorsque des commerçants, des colons, des militaires, des moines bouddhistes et des missionnaires indiens ont apporté les écritures brahmiques en Asie centrale depuis l'Asie du Sud-Est. On voit ici des inscriptions en style koufique, utilisées pour former des bandes régulières dans le minaret de Qutb Minar à Delhi, qui date de 1192 après J.-C.
Cette feuille du début du XIIe siècle provenant d'un manuscrit de l'Ashtasahasrika Prajnaparamita ("Perfection de la sagesse") représente le bodhisattva Maitreya (le Bouddha de l'avenir) tenant une tige de lotus, accordant sa protection.
Le mot "calligraphie" signifie littéralement écrire avec beauté, si l'on se base sur l'origine grecque du mot. Et le perfectionnement de la calligraphie, ou l'art de l'écriture décorative ou manuscrite, est effectivement un art. Mais grâce à qui cette méthode de communication expressive, ornementale et harmonieuse a-t-elle été développée ? Est-ce une forme d'art perdue ?
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Calligraphie : un art tombé dans l'oubli
Découvrez l'art décoratif de l'écriture
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Le mot "calligraphie" signifie littéralement écrire avec beauté, si l'on se base sur l'origine grecque du mot. Et le perfectionnement de la calligraphie, ou l'art de l'écriture décorative ou manuscrite, est effectivement un art. Mais grâce à qui cette méthode de communication expressive, ornementale et harmonieuse a-t-elle été développée ? Est-ce une forme d'art perdue ?
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