Avez-vous déjà ressenti une aversion croissante pour la viande après l’avoir supprimée de votre alimentation pendant quelques semaines ? Vous n’êtes sans doute pas seul dans ce cas. Depuis un certain temps, les experts s’intéressent à un phénomène intriguant : le "dégoût de la viande", qui pourrait se développer après une période d’abstinence.
Selon de récentes études, cette réaction ne serait pas qu’une question d’habitude alimentaire. L’arrêt de la consommation de viande pourrait avoir des effets aussi bien psychologiques qu’environnementaux.
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L’empreinte carbone considérable de l’industrie de la viande est bien connue. En effet, les produits d’origine animale seraient à l’origine de 57 % des émissions mondiales liées à l’alimentation.
À l’inverse, les produits d’origine végétale ne génèrent que 29 % des émissions, alors même que l’élevage ne couvre que moins de 20 % des besoins énergétiques alimentaires à l’échelle mondiale.
Renoncer à la viande est donc l’un des gestes les plus efficaces pour réduire l’empreinte carbone de son alimentation.
Cependant, selon de nouvelles recherches, arrêter de consommer de la viande pourrait avoir des effets bien au-delà de l’impact environnemental.
En effet, de récentes études suggèrent que l’abstinence de viande pourrait accentuer ce que les experts appellent le "dégoût de la viande".
Le terme parle de lui-même : il désigne cette sensation de dégoût que certaines personnes ressentent à l’idée de consommer de la viande ou lorsqu’elles y sont confrontées.
L’idée que l’abstinence de produits d’origine animale renforce cette aversion n’a rien de nouveau. En réalité, ce phénomène est rapporté de manière anecdotique depuis les débuts du végétarisme.
L’étude a suivi 40 participants habitués à consommer de la viande, qui ont réduit leur consommation durant le mois de janvier.
Les résultats ont montré que plus les participants réduisaient leur consommation de viande au fil du mois, plus leur aversion pour la viande augmentait.
En effet, à la fin du mois, 28 des 40 participants ont déclaré ressentir une aversion accrue pour la viande.
Une autre étude, menée par l’Université d’Exeter sur une période de six mois, a également établi un lien entre la diminution de la consommation de viande et le développement d’une aversion pour celle-ci. Selon ses conclusions, 74 % des végétariens présentaient un "dégoût de la viande".
Il est important de noter que les participants n’ont pas été interrogés sur les raisons qui les ont poussés à arrêter la viande. Il est donc possible que certains ressentaient déjà une aversion.
En réalité, ces recherches n’en sont encore qu’à leurs débuts. Toutefois, les experts estiment qu’il s’agit d’un domaine prometteur en sciences sociales, qui mérite d’être exploré plus en profondeur.
Les études sur l’impact environnemental des régimes alimentaires sont toujours en cours. En 2023, une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford a d’ailleurs publié une étude de référence sur la question.
L’étude a analysé les habitudes alimentaires de 55 000 personnes au Royaume-Uni, couvrant divers régimes, avec une forte représentation de végétariens et de végans.
Cette étude était une première en son genre, car elle ne se limitait pas aux émissions de carbone, mais examinait l’impact des régimes alimentaires sur un large éventail de critères environnementaux.
Sans grande surprise, l’étude a révélé que le régime végan était celui avec l’empreinte carbone la plus faible, ne générant que 25 % des émissions produites par un régime contenant plus de 100 g de viande par jour.
Ce constat restait valable même en prenant en compte les kilomètres parcourus par les aliments et les ressources considérables nécessaires à la production des ingrédients d’origine végétale.
L’étude a également montré que, même pour ceux qui ne sont ni végans ni végétariens, une simple réduction de la consommation de viande avait un effet positif sur les émissions.
Diminuer sa consommation de viande au quotidien peut passer par des portions plus petites ou par la réduction du nombre de repas contenant de la viande.
Selon les chercheurs, si l’ensemble de la population adoptait ces réductions, l’impact sur l’environnement serait considérable.
D’après un article de la BBC, si les grands consommateurs de viande rien qu'au Royaume-Uni réduisaient ne serait-ce qu’une partie de leur consommation, l’effet sur l’environnement serait comparable au retrait de huit millions de voitures de la circulation.
En plus de réduire sa consommation de viande, les études montrent que le choix du type de viande et de produits d’origine animale joue également un rôle important.
Le bœuf et l’agneau, par exemple, ont une empreinte carbone bien plus élevée que le poulet ou la dinde, car ils produisent naturellement du méthane, un puissant gaz à effet de serre.
Les chercheurs à l’origine de ces études au Royaume-Uni espèrent que leurs découvertes pourront bientôt servir à orienter les politiques publiques.
Pour l’instant, cependant, comme dans de nombreux autres pays, l’idée d’une politique stricte de réduction de la consommation de viande suscite peu d’enthousiasme sur le plan politique.
Un pays fait toutefois figure d’exception : le Danemark, où le gouvernement encourage activement la consommation d’aliments d’origine végétale tout en limitant la place de la viande.
Pour l’instant, la grande majorité des gouvernements ne font pas de cette question une priorité, notamment en raison du faible soutien de l’opinion publique.
Sources: (BBC)
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Selon de récentes études, cette réaction ne serait pas qu’une question d’habitude alimentaire. L’arrêt de la consommation de viande pourrait avoir des effets aussi bien psychologiques qu’environnementaux.
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