Découvrez ces astuces qui vous permettront d'organiser la meilleure fête de l'année !
Au cœur de l'archipel indonésien se trouve une frontière invisible qui intrigue les scientifiques depuis plus d'un siècle. Il ne s'agit pas d'une ligne tracée par des décisions politiques ni même sociétales, mais par la nature elle-même. En voyageant à travers différentes parties de l'Indonésie, cette mystérieuse démarcation devient évidente : tigres et éléphants errent d'un côté, tandis que kangourous et cacatoès prospèrent de l'autre. On appelle cela la ligne Wallace, une frontière spectaculaire dont l'explication est surprenante.
Pourquoi les espèces sont-elles si différentes de part et d'autre de cette ligne ? Qui l'a découverte ? Et qu'est-ce que cela nous apprend sur la répartition des animaux dans le monde ? Cliquez sur la galerie pour en savoir plus.
La ligne Wallace traverse l'archipel indonésien et sépare la faune d'Asie du Sud-Est de celle d'Australasie. Bien que cette frontière soit invisible, elle marque une division nette dans la répartition des espèces entre ces deux régions.
Cette séparation des espèces a été identifiée pour la première fois par Alfred Russel Wallace, naturaliste et explorateur du 19ᵉ siècle, bien que la ligne n'ait été nommée ainsi que plus tard.
Wallace a exploré l'archipel malais au milieu des années 1800. En étudiant la répartition des espèces, il a remarqué un changement net dans les types d'animaux de part et d'autre du détroit de Lombok (entre Bali et Lombok).
Ce sont les oiseaux qui ont d'abord retenu l'attention de Wallace. En se déplaçant vers l'est, de Bali à Lombok, il a observé que certaines espèces présentes en abondance à Bali, comme le barbet cuivré, n'existaient pas à Lombok.
La ligne Wallace s'étend entre les îles de Bali et de Lombok, et se poursuit au nord entre Bornéo et Sulawesi. Les îles, distantes de 36 km (22 mi) au maximum, sont pourtant divisées en deux zones : à l'ouest, la partie asiatique, et à l'est, la partie australasienne.
La ligne Wallace revêt une importance majeure en biogéographie, car elle marque la zone de rencontre entre les espèces d'Asie et d'Australasie. Malgré la proximité des îles, la flore et la faune diffèrent considérablement. Mais pourquoi ?
Sous nos pieds, la Terre est composée de plaques tectoniques en mouvement constant. Les origines de la ligne Wallace remontent à ces mouvements il y a des millions d'années.
Toutes les terres situées à l'ouest de la ligne Wallace reposent sur le plateau continental de Sunda, tandis que celles à l'est (y compris l'Australie) reposent sur la plateau continental de Sahul.
Il y a longtemps, les mouvements de ces plaques ont provoqué une dérive des continents d'Asie et d'Australasie, créant ainsi de profondes fosses océaniques, qui servent de barrières naturelles à la migration des espèces depuis environ 50 millions d'années.
Pendant le Pléistocène, il y a environ 2,5 millions d'années, le niveau de la mer était beaucoup plus bas, exposant ainsi des ponts terrestres entre certaines îles. Cela a permis aux animaux de migrer plus loin, mais ils ne pouvaient toujours pas franchir la barrière entre l'Asie et l'Australie.
La ligne Wallace correspond à des fosses océaniques profondes qui ont empêché la formation de ponts terrestres. Ces fosses, incroyablement profondes, ont bloqué la migration des espèces terrestres entre l'Asie et l'Australasie.
À l'ouest de la ligne Wallace, les espèces sont principalement d'origine asiatique, comme les tigres, les éléphants et les primates.
À l'est, en Australasie, les marsupiaux, comme les kangourous, et les monotrèmes, comme l'ornithorynque, sont prédominants.
Les courants marins ont également contribué à la séparation des espèces. Les forts courants dans les détroits entre les îles rendent difficile la traversée pour les espèces aquatiques et les graines transportées par l'eau.
Même les oiseaux, malgré leur capacité à voler, franchissent rarement la ligne Wallace. En effet, de nombreuses espèces évitent de traverser les eaux libres, préférant rester à l'abri de la végétation.
Contrairement à la faune, la flore ne suit pas strictement la ligne Wallace. En effet, les plantes colonisent de nouvelles régions d'une manière différente de celle des animaux.
Cependant, un genre de plantes ne franchit pas cette ligne : l'eucalyptus, originaire d'Australasie.
Les espèces marines, quant à elles, ne respectent pas non plus la ligne Wallace. La zone située entre la plate-forme de Sahul et la ligne Wallace est connue sous le nom de triangle corallien, qui abrite la biodiversité marine la plus riche au monde.
Bien que Charles Darwin soit souvent considéré comme le père de la théorie de l'évolution, Alfred Russel Wallace a développé cette théorie de façon indépendante. Ses recherches en Indonésie ont constitué la base de ses réflexions.
Mais Alfred Russel Wallace n'a pas été le premier à remarquer les différences extrêmes entre les espèces de ces deux régions. En effet, de telles questions remontent à 1521, lorsque l'explorateur vénitien Antonio Pigafetta a remarqué les mêmes différences.
D'autres naturalistes, tels que G.W. Earl, ont fait des observations similaires, contribuant aux théories ultérieures de Wallace.
Le terme "ligne Wallace" n'a été inventé qu'en 1868, près d'une décennie après que Wallace a exploré l'Indonésie. Le nom a été proposé par T.H. Huxley, qui a placé cette ligne à l'ouest des Philippines, malgré les hésitations initiales de Wallace.
Certains naturalistes préfèrent la ligne de Weber pour montrer la différence marquée entre les espèces. Cette ligne, proposée par le zoologiste germano-néerlandais Max Wilhelm Carl Weber, est située plus à l'est que la ligne Wallace.
Crédit photo : Hennemann, Conle, & Suzuki (2015)
Une autre ligne, la ligne de Lydekker, proposée par le naturaliste et géologue Richard Lydekker, se situe encore plus à l'est, près de l'île de Nouvelle-Guinée, à environ 1 600 km (994 mi) de la ligne Wallace.
Les études génétiques, les découvertes fossiles et les modèles climatiques actuels nous permettent de mieux comprendre comment cette frontière a façonné la vie en Asie du Sud-Est et en Australasie.
Les travaux d'Alfred Russel Wallace sur cette ligne ont laissé un héritage durable dans les sciences naturelles. Ses idées ont fait de lui le père de la biogéographie, l'étude de la répartition des êtres vivants sur la planète, et son travail reste essentiel pour comprendre la structure de la vie sur Terre.
Sources : (Interesting Engineering) (The Financial Express) (Britannica)
Découvrez aussi : Les prédateurs ultimes : découverte des animaux les plus mortels de la planète
Pourquoi les animaux ne franchissent-ils pas la ligne imaginaire de Wallace ?
L'histoire de cette ligne de démarcation déconcertante pour les scientifiques
LIFESTYLE Nature
Au cœur de l'archipel indonésien se trouve une frontière invisible qui intrigue les scientifiques depuis plus d'un siècle. Il ne s'agit pas d'une ligne tracée par des décisions politiques ni même sociétales, mais par la nature elle-même. En voyageant à travers différentes parties de l'Indonésie, cette mystérieuse démarcation devient évidente : tigres et éléphants errent d'un côté, tandis que kangourous et cacatoès prospèrent de l'autre. On appelle cela la ligne Wallace, une frontière spectaculaire dont l'explication est surprenante.
Pourquoi les espèces sont-elles si différentes de part et d'autre de cette ligne ? Qui l'a découverte ? Et qu'est-ce que cela nous apprend sur la répartition des animaux dans le monde ? Cliquez sur la galerie pour en savoir plus.