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À travers le monde, les traditions et les croyances culturelles varient considérablement. Le mariage, par exemple, peut se manifester de bien des façons au-delà de l’union monogame classique. Dans certaines sociétés, la polygamie est une pratique ancestrale, façonnée par des coutumes et des principes religieux qui perdurent depuis des siècles. Dans ces pays, avoir plusieurs conjoints n’est pas seulement accepté, mais parfois célébré comme un élément clé de l’identité culturelle.
Aujourd’hui, bien que 42 pays aient légalisé la polygamie, seulement 2 % de la population mondiale vit dans des foyers polygames, soit environ 164 millions de personnes. Curieux d’en savoir plus ? Parcourez cette galerie pour découvrir les pays où cette pratique est autorisée.
La polygamie désigne le fait pour une personne d'être mariée simultanément à plusieurs conjoints. Pratiquée dans certaines cultures et religions, elle est légalement autorisée dans certains pays, tandis qu’elle est limitée ou interdite dans d’autres.
Dans certains pays, des lois strictes précisent si la polygamie est autorisée pour les hommes, pour les femmes, ou pour les deux. Lorsque c'est un homme qui a plusieurs épouses, on parle de polygynie ; lorsqu'une femme a plusieurs maris, il s'agit de polyandrie.
La polygamie est légale dans de nombreux pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Dans certains d'entre eux, elle est autorisée uniquement pour les musulmans. Mais dans quels pays est-elle accessible (presque) à tous ? Examinons cela de plus près.
En Afghanistan, la loi islamique autorise la polygamie, permettant aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes. La législation exige qu’elles soient toutes traitées de manière équitable, notamment en matière de soutien financier et de répartition du temps. Cependant, ces règles sont rarement appliquées dans les faits.
En Algérie, tout comme en Afghanistan, la polygynie est légale, mais un homme ne peut avoir plus de quatre épouses. Pour avoir une nouvelle épouse, il doit obtenir le consentement de sa conjointe actuelle ainsi que l’approbation du tribunal, une démarche devenue de plus en plus difficile.
La loi islamique autorise les hommes à avoir jusqu'à quatre épouses, à condition de les traiter et de les soutenir de manière équitable. Cependant, seules les familles les plus traditionnelles respectent encore cette pratique, et la polygamie est aujourd'hui de moins en moins courante.
Au Bangladesh, la polygamie est légalement autorisée, mais elle s'avère très coûteuse. Dans certaines villes, de lourdes taxes ont été instaurées, obligeant un homme à payer des montants de plus en plus élevés pour chaque nouvelle épouse.
Au Bhoutan, la polygamie est légalement réservée aux hommes, qui peuvent se marier autant de fois qu'ils le souhaitent. Les femmes, bien que pouvant avoir plusieurs maris selon la tradition et la coutume, ne peuvent être légalement mariées qu'à un seul homme.
Au Cameroun, les hommes pratiquent souvent la polygamie pour des raisons de statut social et de richesse. Bien que les unions polygames tendent à se raréfier, elles restent courantes dans les zones rurales. Aucune limite n'est fixée quant au nombre d'épouses qu’un homme peut avoir.
Au Tchad, la polygamie est légalement reconnue et largement pratiquée, avec environ 15 % de la population vivant dans des ménages polygames. Fait intéressant, les chrétiens sont plus nombreux que les musulmans dans ces unions.
La polygamie existe dans les différentes cultures de Djibouti depuis des millénaires. Ce pays, situé dans la Corne de l'Afrique, permet uniquement aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes simultanément.
Bien que la polygamie soit légale en vertu de la loi islamique, l'urbanisation et l'évolution des normes sociales ont conduit à une réduction de sa pratique, moins de 1 % de la population égyptienne étant concernée par des mariages polygames. En réalité, la polygamie en Égypte remonte à des millénaires, et les anciens pharaons avaient souvent des centaines d'épouses.
L'Eswatini (anciennement Swaziland), situé en Afrique australe, permet aux hommes d'épouser plusieurs femmes, une pratique profondément enracinée dans la culture swazie. Cependant, chaque mariage implique des cérémonies et des obligations distinctes, ce qui le rend particulièrement coûteux.
Le Gabon autorise légalement la polygamie pour les hommes et les femmes selon son code civil, mais ce sont généralement les hommes qui prennent plusieurs épouses. Avant le mariage, les couples doivent préciser s'ils envisagent une relation polygame à l'avenir, et seuls les hommes peuvent revenir sur leur décision s'ils changent d'avis.
En Gambie, pays d'Afrique de l'Ouest, la polygynie est largement acceptée sur le plan culturel, permettant aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes. Les générations plus âgées, en particulier, y voient un symbole de prospérité pour un homme.
En Guinée-Bissau, la polygamie est perçue de manière similaire à celle de la Gambie, où la richesse et le succès d'un homme sont souvent mesurés par le nombre de ses épouses. La culture locale encourage vivement les hommes à épouser plusieurs femmes.
Sur les 38 provinces d'Indonésie, 34 ont légalisé la polygamie. Tout homme, quelle que soit sa religion, peut épouser plusieurs femmes, bien que cette pratique ait fortement diminué en raison des sanctions sévères imposées aux mariages polygames illégaux.
Comme dans d'autres pays régis par la loi islamique, les hommes en Iran peuvent épouser jusqu'à quatre femmes, à condition de respecter des critères stricts en matière de soutien financier et d'équité. Cependant, le taux de divorce y est extrêmement élevé, et celui-ci peut être demandé par l'une ou l'autre des parties.
L'Irak permet également la polygamie selon la loi islamique, à condition que l'homme puisse démontrer sa stabilité financière. Cependant, les normes sociales et les contraintes économiques ont réduit la pratique, surtout dans les zones urbaines.
En Jordanie, la polygamie est légalement autorisée par la loi islamique, permettant à un homme d'épouser jusqu'à quatre femmes, à condition qu'elles soient traitées de manière égale. Cependant, au fil du temps, la pratique a considérablement diminué et est aujourd'hui relativement rare.
En 2014, le Kenya a adopté une loi autorisant les hommes à épouser plusieurs femmes, bien que cette pratique soit ancrée dans la tradition depuis longtemps. Cependant, les droits des femmes à ce sujet ont été largement réduits au parlement, et elles n'ont pratiquement aucun pouvoir sur le processus.
Au Koweït, environ 8 % des mariages sont polygames. Selon la loi islamique, les hommes peuvent épouser jusqu'à quatre femmes, mais cette pratique a fortement diminué chez les jeunes générations.
La loi libyenne permet aux hommes d'épouser plusieurs femmes, mais pas l'inverse. Sous le régime de Mouammar Kadhafi, jusqu'en 2011, les hommes devaient prouver leur capacité à subvenir aux besoins de leurs épouses, mais cette exigence a été abrogée en février 2013.
Les Maldives reconnaissent légalement les mariages polygynes, mais uniquement après qu'un tribunal ait évalué la stabilité financière de l'homme et l'ait jugé capable d'entretenir plusieurs épouses.
Le Mali, en Afrique, est le deuxième pays au monde en termes de mariages polygames, avec 34 % de la population vivant dans ce type de ménage. Les hommes doivent en principe obtenir l'accord de leur première épouse avant de se remarier, mais certains contournent cette règle en contractant des mariages "religieux" informels.
En Mauritanie, la polygynie est autorisée selon la charia, à condition que l'homme obtienne le consentement de ses épouses actuelles. Le pays est également connu pour la pratique des mariages d'enfants, où des filles de 15 ans sont parfois intégrées dans des unions polygames.
En 2004, la polygamie est devenue très rare au Maroc après l'introduction d'une loi exigeant que les hommes remplissent des conditions financières strictes avant de pouvoir épouser d'autres femmes. De plus, ils doivent obtenir l'autorisation légale de leurs épouses actuelles.
Bien que la polygynie soit rare à Oman, la loi islamique permet aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes, à condition de les traiter équitablement. D'après les statistiques, seulement un homme marié sur 20 à Oman a plusieurs épouses.
La polygamie est explicitement autorisée par la loi palestinienne, qui, comme dans d'autres États islamiques, permet aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes. En revanche, sous la loi israélienne, la polygamie est illégale, et la polyandrie est interdite de manière générale.
Comme dans tous les autres États islamiques de cette liste, le Qatar permet aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes, à condition de garantir l'égalité de traitement et la stabilité financière. Cependant, cette pratique est de moins en moins courante, seuls 7,8 % des mariages étant polygames.
En République du Congo, les femmes peuvent décider si un homme potentiel doit être autorisé à avoir plusieurs épouses avant le mariage. Toutefois, seuls les hommes ont le droit d'épouser plusieurs femmes.
La polygamie est largement pratiquée à São Tomé-et-Príncipe, où près d'un quart des femmes âgées de 15 à 49 ans vivent dans des unions polygames.
Selon la loi islamique, les hommes peuvent épouser jusqu'à quatre femmes en Arabie saoudite, à condition de répartir équitablement leurs biens entre elles. Cependant, cette pratique est devenue de plus en plus rare au fil des dernières décennies.
Au Sénégal, plus d'un tiers des femmes mariées sont dans des unions polygynes, la loi islamique permettant aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes de manière égale. L'actuel président, Bassirou Diomaye Faye, a d'ailleurs deux épouses (photo).
La Somalie, en tant que pays principalement musulman, autorise la polygamie selon la loi islamique, permettant aux hommes d'avoir jusqu'à quatre épouses. En 2018, une femme de 30 ans a été lapidée à mort après avoir été découverte avec 11 maris.
La polygamie est courante au Soudan du Sud, où elle est largement acceptée en raison de l'idéologie culturelle qui valorise l'expansion des familles. Souvent, cette pression sociale pousse les hommes, parfois contre leur gré, à contracter des mariages polygames.
Le Soudan autorise légalement la polygamie, une pratique particulièrement courante dans les zones rurales. Les anciens présidents du pays ont activement encouragé les mariages polygames dans le but d'augmenter la population nationale.
Dans de nombreuses villes syriennes, la polygamie n'est pas interdite par la loi, ce qui en fait une pratique légale, bien qu'elle soit strictement encadrée dans le reste du pays. Certaines villes, comme Qamishli, Serekaniye et Kobani, ont adopté des lois interdisant la polygamie, tandis que d'autres ne l'ont pas fait.
Comme d'autres pays africains où les mariages polygames sont autorisés, la Tanzanie permet également aux hommes d'épouser des filles dès 15 ans. Environ un quart des mariages dans le pays sont polygames, et les hommes ne peuvent se marier qu'à partir de 18 ans. Selon la tradition tribale, les femmes hétérosexuelles peuvent se marier entre elles, bien que cela ne soit pas prévu par la loi nationale.
Au Togo, les couples doivent décider dès le début de leur mariage s'ils souhaitent une union polygame ou monogame. Une fois la décision prise et le contrat de mariage signé, elle ne peut plus être modifiée.
L'Ouganda est l'un des rares pays où la polygamie n'est soumise à aucune restriction. Les hommes peuvent épouser autant de femmes qu'ils le souhaitent sans avoir besoin d'autorisation. Sur la photo, on voit Musa Hasahya entouré de 10 de ses 12 épouses. Sa famille compte également 102 enfants et 578 petits-enfants.
Selon la loi islamique, les Émirats arabes unis permettent aux hommes d'épouser jusqu'à quatre femmes, bien que cette pratique soit très rare dans ce pays du Moyen-Orient. En revanche, la polyandrie, c'est-à-dire le mariage d'une femme avec plusieurs hommes, est interdite.
On estime que moins de 2 % des femmes yéménites vivent dans des mariages polygames. Comme dans d'autres pays islamiques, le Yémen autorise les hommes à épouser jusqu'à quatre femmes, à condition de les traiter de manière équitable. Les femmes des zones rurales ou montagneuses sont plus enclines à contracter des mariages polygames que celles des régions urbaines.
Le dernier pays de cette liste à permettre les mariages polygames est la Zambie, l'une des rares nations chrétiennes à le faire. Avant le mariage, la première épouse doit donner son consentement à la polygynie, sinon son mari ne pourra pas épouser d'autres femmes.
Sources : (World Population Review) (Refworld) (Pew Research Center) (Britannica)
Voir aussi : La RDC : un pays aux mille visages
Les pays où la polygamie est légale : un tour d'horizon mondial
Certaines nations autorisent toujours cette pratique pour des raisons religieuses et culturelles
LIFESTYLE Culture
À travers le monde, les traditions et les croyances culturelles varient considérablement. Le mariage, par exemple, peut se manifester de bien des façons au-delà de l’union monogame classique. Dans certaines sociétés, la polygamie est une pratique ancestrale, façonnée par des coutumes et des principes religieux qui perdurent depuis des siècles. Dans ces pays, avoir plusieurs conjoints n’est pas seulement accepté, mais parfois célébré comme un élément clé de l’identité culturelle.
Aujourd’hui, bien que 42 pays aient légalisé la polygamie, seulement 2 % de la population mondiale vit dans des foyers polygames, soit environ 164 millions de personnes. Curieux d’en savoir plus ? Parcourez cette galerie pour découvrir les pays où cette pratique est autorisée.