Le brassage de la bière génère un sous-produit appelé drêche, généralement réutilisée comme aliment pour le bétail ou transformée en biogaz. Mais lorsqu’elle finit en décharge, elle libère du méthane en se décomposant, aggravant ainsi le réchauffement climatique. Pour éviter ce gaspillage et ses effets nocifs, des chercheurs explorent de nouvelles façons de valoriser la drêche, notamment en l’intégrant à l’alimentation et aux boissons.
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À moins de brasser votre propre bière, vous ne vous êtes sans doute jamais vraiment interrogé sur les déchets générés par le processus de fabrication.
En effet, la plupart des gens se préoccupent davantage de savourer leur bière bien fraîche que de l’impact du processus de fabrication qui la met entre leurs mains.
Vous serez peut-être surpris d’apprendre que l’un des principaux sous-produits du brassage de la bière est une masse humide et fibreuse appelée drêche.
À l’échelle mondiale, les brasseurs génèrent environ 37 millions de tonnes de drêche par an, dont près de 20 % finissent en décharge.
Étant donné que la drêche contient plusieurs composés intéressants, des chercheurs explorent désormais des moyens plus efficaces de la valoriser.
Traditionnellement, environ 70 % de la drêche de bière est réutilisée comme alimentation pour le bétail.
Environ 10 % supplémentaires sont transformés en biogaz, une utilisation prometteuse dans la quête d’alternatives durables aux énergies fossiles.
Pourtant, environ 20 % de la drêche des brasseries finit en décharge. Un gaspillage que chercheurs et entreprises cherchent à éviter pour deux raisons principales.
Lorsque la drêche est jetée en décharge, elle représente une menace pour l’environnement, car sa décomposition libère du méthane dans l’atmosphère.
Les brasseurs doivent également payer pour l’élimination de leur drêche, une dépense qu’ils préféreraient éviter.
Alors, quelles sont les alternatives étudiées par les chercheurs pour revaloriser la drêche ? La première piste prometteuse concerne l’alimentation.
En 2024, la start-up suisse Upgrain a mis au point un système de transformation capable de convertir la drêche des brasseries en protéines et en fibres.
Les protéines et les fibres obtenues grâce à ce système ont été approuvées pour la consommation humaine par la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Upgrain a déjà commencé à commercialiser des extraits de protéines et de fibres issus de la drêche auprès de fabricants de produits alimentaires, notamment pour la confection de pizzas, de granola et de chips.
Ces extraits sont également utilisés dans des alternatives végétales à la viande, comme celles lancées l’an dernier par la chaîne de supermarchés suisse Migros.
Certains grands brasseurs, comme Molson Coors à Chicago, se sont même lancés dans la production de lait d’orge végétal en utilisant les protéines issues de leur drêche.
D’après Molson Coors, leur lait végétal Golden Wing offre un goût "riche et crémeux" tout en contenant 25 % de sucre en moins que la plupart des laits d’avoine.
En plus de réduire le gaspillage, l’utilisation de la drêche pour produire des protéines végétales à grande échelle permettrait de libérer des terres agricoles.
Cela permettrait de libérer les petites surfaces de terres arables actuellement dédiées à la culture du blé, du soja et des pois pour la production de protéines végétariennes comestibles.
Et si la drêche était utilisée pour remplacer la viande, elle permettrait de libérer des surfaces bien plus vastes actuellement consacrées à l’élevage bovin.
Cependant, intégrer la drêche dans des produits alimentaires ne va pas sans défis. Le premier obstacle est de convaincre les consommateurs d’acheter ces produits.
En effet, il n’est pas surprenant que certains consommateurs hésitent à acheter et à consommer des aliments qualifiés de recyclés.
La solution pourrait cependant être aussi simple que de présenter la drêche comme un ingrédient à part entière plutôt que comme un sous-produit du brassage.
Un autre défi réside dans la forte teneur en humidité de la drêche, qui la rend périssable et accélère sa dégradation.
Pour éviter la formation de moisissures et la contamination microbienne, les fabricants doivent donc utiliser la drêche à proximité des sites de production.
Dans l’état actuel des choses, cette contrainte n’est pas toujours pratique. Pour y remédier, les scientifiques cherchent des solutions permettant de mieux conserver la drêche.
Parmi les usages non alimentaires de la drêche, la fabrication de cuir végétal suscite un intérêt croissant.
Selon Brett Cotten, fondateur d’Arda Biomaterials, leur solution est plus durable que les autres alternatives au cuir.
En effet, leur premier matériau test a été fabriqué dans un laboratoire domestique, à l’aide d’équipements de cuisine standard et de drêche de brasserie.
Sources: (BBC) (ScienceDirect)
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