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Bomarzo, Italie -

Cette petite ville se trouve à environ 25 km au nord-est de Viterbo, dans la région italienne du Latium. Sa situation élevée fait de cette charmante ville de colline un lieu à explorer. Mais il y a une raison bien plus convaincante de visiter Bomarzo !

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Les Jardins de Bomarzo -

Niché dans une vallée boisée, au-delà des murs vieillis de la ville de Bomarzo, se trouve un parc qui ne ressemble à aucun autre en Italie. Il faut dire qu'il n'a pas été conçu pour plaire... mais plutôt pour choquer !

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Le Parc des Monstres -

Bienvenue au Parco dei Mostri ! Cette extraordinaire attraction touristique est célèbre pour sa collection de sculptures grotesques et effrayantes représentant des bêtes géantes et des êtres mythiques.

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Pier Francesco Orsini -

Le jardin a été commandé au 16e siècle par Pier Francesco Orsini (1523-585), le duc de Bomarzo. Ce dernier a engagé l'architecte italien de la Renaissance Pirro Ligorio pour concevoir le plan et le sculpteur Simone Moschino pour créer une série d'œuvres d'art bizarres et fascinantes, ciselées dans la pierre locale dans un style maniériste, une version approximative du surréalisme au 16e siècle.

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Une expérience surréelle -

Totalement surréaliste, ce parc cache des figures monstrueuses disséminées dans le domaine, comme l'Orcus hurlant, dieu des enfers, dont la bouche béante semble engloutir les visiteurs qui s'aventurent dans cet environnement terrifiant.

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Qu'est-ce qu'Orsini essaye de nous dire ? -

Les historiens n'ont toujours pas compris ce qu'Orsini essayait de communiquer avec ses créations alarmantes. Général de l'armée du pape pendant les guerres d'Italie, qui se sont déroulées entre 1494 et 1559, il a été le témoin direct de la mort, et notamment de celle de nombreux amis. Est-ce lié à ça ?

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Construit dans la douleur et le chagrin -

Pier Francesco Orsini avait également été prisonnier de guerre, détenu contre rançon par l'ennemi pendant plusieurs années. Peu après sa libération en 1547, il a perdu sa femme à cause d'une maladie. Le parc est dédié à sa mémoire.

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Un mémorial perturbant -

Mais pourquoi a-t-il choisi de se souvenir d'elle en dévoilant un mémorial aussi dérangeant ? Il aurait pu opter pour une manière calme et sereine de lui rendre hommage...

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Lire entre les lignes -

Ouvrez bien les yeux, un indice se trouve dans une inscription gravée sur un banc de pierre dans le jardin, qui se traduit par : "Vous qui errez dans le monde, désireux de voir de hautes et splendides merveilles, venez ici où il y a d'horribles visages, des éléphants, des lions, des ours, des ogres et des dragons".

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Une croyance en l'épicurisme -

Les horreurs de la guerre et les pertes personnelles ont incité Orsini à prendre ses distances avec la religion et à embrasser l'épicurisme, une philosophie que l'on peut décrire comme une forme d'hédonisme définie par la recherche du plaisir.

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Des questions sans réponses -

Le problème de l'épicurisme est le paradoxe qu'il crée. En effet, si Dieu est tout-puissant et tout-bon, pourquoi y a-t-il du mal et de la souffrance dans le monde ? Est-ce la question à laquelle Orsini essayait de répondre lorsqu'il a conçu son Parc des Monstres ?

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La Villa des Merveilles -

Si le jardin rempli de monstres peut être interprété comme une manière visuelle d'affronter ses démons, Orsini s'est également inspiré de la littérature classique pour concevoir le parc. Il a lui-même baptisé le domaine ainsi, en référence à la vision arcadienne qu'il avait d'un lieu d'innocence rustique et d'harmonie avec la nature.

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La Fureur ailée -

Plus de 30 statues et sculptures figurent dans le Parc des Monstres. Parmi les pièces les plus reconnaissables, on trouve la Fureur ailée. Armée de griffes et d'une longue queue écailleuse, cette statue représentant un serpent ailé à l'allure effrayante, a un visage rayonnant et un regard calme.

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Un dragon attaqué par des lions -

Cette sculpture, plus féroce encore, représente une créature anthropomorphe étrange ressemblant à un dragon ailé avec des sabots; attaquée par une paire de lions. Il a été suggéré que cette œuvre représente le conflit entre le monde naturel et le monde surnaturel.

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Colonnes théâtrales -

Surplombant une zone du parc qui servait autrefois de théâtre, 7 colonnes sont surmontées de bustes, chacun couronné d'une corbeille. Certains bustes ont quatre visages, représentant soit les quatre visages de l'homme, soit la divinité Janus aux quatre visages.

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L'Éléphant de guerre d'Hannibal -

Voici l'une des sculptures les plus frappantes. Cette œuvre est représentative des événements tragiques de la carrière militaire d'Orsini, bien que l'éléphant soit celui utilisé au combat par le général carthaginois Hannibal, qui a vaincu l'armée romaine au cours de la deuxième guerre punique vers 200 avant notre ère, dans une région proche de Bomarzo. La trompe de l'éléphant est enroulée autour du corps sans vie d'un légionnaire romain, évoquant probablement les souffrances infligées aux soldats en temps de guerre.

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Le sphinx -

Ces deux sphinx reposent sur des socles gravés d'inscriptions énigmatiques qui donnent le ton du royaume dans lequel on pénètre. Celle que l'on voit ici se lit comme suit : "Vous qui entrez ici, mettez votre esprit à contribution, partie par partie, et dites-moi alors si tant de merveilles sont le fruit de la ruse ou de l'art."

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Distorsion de l'esprit -

L'une des structures les plus emblématiques de Bomarzo est la maison penchée, qui s'incline près de l'entrée originale des jardins. Orsini a-t-il voulu troubler l'esprit et altérer le sens de la perception en ordonnant la construction d'une œuvre architecturale aussi perturbante ?

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Cérès -

Le jardin présente deux exemples de Cérès, l'ancienne déesse romaine de l'agriculture, des cultures céréalières, de la fertilité et des relations maternelles. Elles sont toutes deux curieusement proportionnées, avec des membres exagérés, et chacune d'entre elles tient un large vase en équilibre sur sa tête.

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La Nymphe -

La Nymphe de Simone Moschino a donné du fil à retordre aux historiens pendant des siècles. La question est celle-ci : est-elle endormie ou mourante ? Sensuelle et vulnérable à la fois, elle est surveillée par un chien, fidèle gardien de sa maîtresse.

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La baleine -

Si l'on poursuit la balade, on tombe sur la statue renversée d'une baleine, judicieusement placée près d'un ruisseau jaillissant. L'eau est ce dont le principal prédateur de l'océan a besoin pour survivre. Ses dents sont clairement visibles.

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La tortue -

La magnifique tortue du jardin présente une statue de Nike debout sur un orbe, une pièce qui symbolise le fait de traverser le temps lentement et patiemment, alors qu'une vie plus rapide est en équilibre précaire sur la sphère.

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Le Nymphée -

Taillé dans la roche, il était à l'origine recouvert d'un solide toit voûté. Dans la mythologie grecque, les nymphes sont généralement associées à des éléments fertiles et en pleine croissance, tels que les arbres, ou à l'eau. Bénéficiant d'une longue vie, elles étaient généralement bien disposées à l'égard des hommes. L'inscription sur le mur se lit comme suit : "La grotte et la fontaine vous libèrent de toute pensée obscure".

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Nom de famille gravé dans la roche -

Deux ours en pierre, en position verticale, littéralement orsini en italien, accueillent les visiteurs de Bomarzo. Ces animaux symbolisent le nom de la famille.

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Les géants combattants -

La statue la plus puissante en termes de force visuelle est sans doute celle de ces géants combattants. Cette sculpture, qui représente un géant déchirant un autre géant en deux, aurait été inspirée par un poème intitulé "Orlando Furioso", qui mettait en parallèle un événement de la vie d'Orsini impliquant l'amour, la jalousie et la mort.

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Plus long que la vie -

Cette inscription placée près des géants qui s'affrontent, se lit comme suit : "Si Rhodes, autrefois, était élevée par son colosse, celui-ci rend mon bois glorieux et je ne peux pas faire plus. Je fais ce que je peux".

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La sirène aux deux queues -

Cette figure familière de la culture étrusque est souvent sculptée sur des urnes funéraires et comme motif dans l'architecture toscane. Ici, ses doubles queues servent de nouveaux bancs publics.

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Dîner dans la bouche de l'enfer -

Les visiteurs ont déjà dîné dans la bouche de l'enfer, l'énorme orifice appartenant à l'Orcus susmentionné. Bien que cela ne soit pas encouragé aujourd'hui, l'expérience s'apparentait à manger et être mangé en même temps - une autre référence à la dualité que représentent de nombreuses sculptures et monuments.

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Un appétit monstre -

Le banc placé à l'intérieur de la bouche est taillé dans la roche, et ressemble à une table de pique-n¡que. Les yeux et la bouche d'Orcus laissent passer suffisamment de lumière pour éclairer faiblement l'intérieur.

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En mémoire de l'amour -

Le point culminant du Parc des Monstres est marqué par le Temple de l'Éternité. Construit 20 ans après la création du parc, il est censé honorer la mémoire de l'épouse de Pier Francesco Orsini, Giulia Farnes. Il abrite actuellement les tombes de Giovanni Bettini et de Tina Severi, les propriétaires qui ont restauré le jardin au 20e siècle.

Sources: (Atlas Obscura) (Jeffrey Bale's World of Gardens)

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