Burj al Babas : l'histoire tordue d'une communauté de châteaux abandonnés en Turquie -

Appel à tous les rois, reines, princes et princesses en mal de logement ou de beaux paysages: votre château vous attend! Si, toutefois, vous avez un demi-million de dollars à dépenser et l'envie furieuse de vous lancer dans la rénovation...

Dans la région nord-ouest de la Turquie, se trouve un quartier composé uniquement de manoirs du type Disney, avec des flèches, des tourelles, de grands balcons, de nombreux étages et... absolument personne pour y habiter! Aménagé comme une véritable banlieue paisible, ce royaume dystopique, niché au cœur d'épaisses forêts garde tout son mystère.

Ce projet a pourtant débuté sous de bons auspices et fut alimenté par des rêves de grandeur.

Les frères Yerdelen, entrepreneurs originaires d’Istanbul, ont profité du boom immobilier en Turquie alors qu'ils commençaient à élaborer les plans de ce qui ressemblait à un vaste parc Legoland. Ils ont mis la barre très haut en envisageant la construction de 700 châteaux. En outre, les lieux choisis pour développer leur idée disposaient d'attraits naturels d'exception, dont une végétation luxuriante et un climat méditerranéen.
Imaginées telles une communauté de luxe, ces villas visaient à attirer de riches investisseurs arabes issus des pays du Golfe. Les deux frères sont mêmes allés jusqu'à baptiser l'endroit "Société de tourisme thermal Burj Al Babas".

Les travaux ont débuté en 2014, le site employant 2 500 travailleurs et progressant rapidement, avec pour objectif de terminer la construction en seulement quatre ans. En cours de route, toutefois, ils ont été confrontés à divers obstacles économiques et politiques qui ont paralysé leur projet de plusieurs millions de dollars.

Les manoirs restent à présent abandonnés et inachevés: tout le contraire d’un conte de fées pour leurs promoteurs et investisseurs!

Parcourez nos images pour découvrir ces étrange édifices et vous promener parmi ces lieux vides de toute âme.

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Lieu - Ces maisons vides en forme de châteaux se dressent non loin de la ville thermale romaine de Mudurnu, aux pieds des montagnes du nord-ouest de la Turquie.

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Communauté de luxe - Burj al-Babas a été conçue pour attirer les acheteurs étrangers, invités à investir dans ces superbes résidences d'été.

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Le style - Le plus étonnant dans ce lieu est de loin l'architecture des édifices, dont le toit gris-bleu et les lignes gothiques rappellent fortement les châteaux Disney.

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Inspiration - Selon le NY Times, le développeur du projet, le groupe Sarot, s’est inspiré des monuments emblématiques d’Istanbul, notamment la tour Galata (en photo) et la tour médiévale Maiden.

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Critiques - Bien qu'ils disent s’être inspirés de l’architecture britannique et américaine, de nombreuses critiques soutiennent que cette apparence ne correspond en rien au style architectural du pays.

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Pas de simples châteaux - Le site comprend également un centre commercial censé ressembler au Capitole des États-Unis.

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Nature enchantée - Des lacs et des jardins font la jonction entre les diverses résidences du quartier, qui s'étend sur plus de 100 hectares.

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Aucune forêt n'a été affectée - Le maire de Mudurnu, Mehmet Inegol, a déclaré que la construction était conforme à toutes les réglementations, ajoutant qu'aucun arbre n'avait été coupé lors des travaux. Certains opposants au projet s'inquiètent toutefois de l'impact du site sur la nature.

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Des eaux aux propriétés curatives - L'emplacement a été choisi pour ses sources chaudes, qui auraient des propriétés curatives. Les développeurs souhaitaient que les sources chaudes locales servent à chauffer chaque maison individuelle.

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Oasis pour la santé - Le directeur général du groupe Sarot, Mezher Yerdelen, a déclaré au NY Times: "L'eau est potable et elle soigne les maux d'estomac ainsi que les calculs rénaux. Si vous vous baignez dedans, elle guérit les problèmes de peau, les rhumatismes et les hernies discales."

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Un budget de 200 millions de dollars - Beaucoup d'argent a été octroyé aux frères Yerdelen pour ce projet, traduisant ainsi les espoirs démesurés des investisseurs ayant misé sur le concept.

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Un concept qui aurait pu fonctionner - Les logements coûtent chacun entre 370 000 et 500 000 dollars, un prix qui n'attirerait que la clientèle fortunée du Moyen-Orient.

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Plus de 730 manoirs disponibles - Dont environ 350 ont été vendus à des investisseurs arabes.

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Que faire du reste? - Selon les créateurs, les villas invendues devaient être divisées en appartements à louer ou en multipropriétés.

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Offre incitative - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé d'accorder la citoyenneté aux étrangers possédant, dans le pays, une propriété d’une valeur supérieure à 250 000 dollars, et ce pour un minimum de trois ans.

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Diminution conséquente - C'est un quart de la valeur requise auparavant, qui s’élevait alors à 1 million de dollars.

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Des châteaux modifiables - Les propriétaires peuvent choisir parmi trois modèles différents, et ils ont la possibilité de faire installer une piscine intérieure et un ascenseur.

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Le vrai luxe - Les villas disposent d'un jacuzzi à chaque étage ! Chaque maison a aussi son propre jardin.

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Un royaume où il y a foule - Il y a notamment assez peu d'espace entre les manoirs et le manque d'intimité se révèle être un obstacle pour les acheteurs.

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Début des problèmes - La récession économique en Turquie est survenue en raison de plusieurs facteurs, dont le déclin de la devise nationale.

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Les acheteurs frappés de plein fouet - En raison de la situation économique difficile en Turquie et de la baisse des prix du pétrole dans le Golfe, les acheteurs ont commencé à faire marche arrière et beaucoup n’ont plus été en mesure d'assumer leurs remboursements.

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Instabilité politique - Les dépenses faramineuses du président turc Recep Tayyip Erdogan consacrées aux infrastructures, qui ont nécessité de lourds emprunts auprès de banques étrangères, ont été critiquées pour leur rôle dans l’énorme dette extérieure du pays. Lorsque la valeur de la livre turque a diminué, les investisseurs étrangers ont commencé à abandonner de nombreux projets et le secteur de la construction a été durement touché.

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Impact social - Alors que la Turquie commençait à devenir un haut lieu de tourisme, ce secteur a également subi de lourdes pertes en 2016, en raison d'une série d'attentats à la bombe, de tensions diplomatiques avec la Russie et d'une tentative de coup d'État manquée.

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Les chances se sont envolées - Bien que le budget de Burj al Babas ne soit pas totalement à sec, le développeur du projet, le groupe Sarot, a demandé à être placé en faillite.

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Pas terminé - Sa faillite déclarée, le groupe a toutefois obtenu le droit, en appel, de continuer à exercer ses  activités afin d'achever les travaux entrepris.

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Un problème global - Partout dans le monde, de nombreuses villes et projets ont été confrontés aux mêmes difficultés, ce qui a généré une multitude de propriétés abandonnées et de destinations de luxe inachevées. Cependant, aucun n'a atteint l'échelle de gravité rencontrée par Burj al Babas.

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Symbole d'une nation en déclin économique - Ces villas abandonnées révèlent la face sombre du boom économique survenu par miracle en Turquie.

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Des solutions sont étudiées - Le gouvernement turc aurait promis de développer davantage les moyens de transport dans la région, dont une ligne de chemin de fer à grande vitesse entre Istanbul et Ankara, afin d'améliorer l'attrait de la région nord-ouest.

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De l'espoir -

En 2021, plus de la moitié des maisons prévues ont été commencées, y compris quelques jardins, mais aucune n'est terminée.

Osez pénétrer Admirez ces sublimes clichés de transports laissés à l'abandon.

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