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Un spectacle grandiose -

Des groupes de femmes vêtues de saris roses ("gulabi") et brandissant des bâtons de bambou ("lathis") parcourent les villes pour rendre la justice. Mais elles ne se limitent pas que à cela.

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Leur origine -

Sampat Pal Devi est la fondatrice et la responsable du groupe. C'est la fille d'un berger et elle s'est mariée à 12 ans et a eu cinq enfants avant même l'âge de 20 ans. Un jour, dans son village de l'Uttar Pradesh, l'un des États les plus pauvres de l'Inde, elle a vu un homme battre sa femme et a tenté de s'interposer, mais en vain...

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Leur origine -

Le lendemain, elle est revenue avec un petit groupe de femmes, toutes munies de bâtons, et elles l'ont battu comme il avait battu sa femme. La nouvelle s'est rapidement répandue et le Gang a été créé en 2006.

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Des leçons à tirer - "Oui, nous combattons les violeurs avec des lathis. Si nous trouvons le coupable, nous le fouettons sans répit pour qu'il n'essaie plus jamais de faire du mal à une fille ou à une femme", a déclaré Sampat Pal Devi.

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Une naissance issue d'une situation difficile - Selon Al Jazeera, la région centrale du Bundelkhand compte plus de 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, prisonnière des difficultés, de la sécheresse et de l'analphabétisme.

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La malédiction d'être une femme -

Des pourcentages élevés d'analphabétisme féminin empêchent les femmes d'améliorer leurs propres conditions de vie, et des phénomènes tels que l'infanticide, les mariages d'enfants et la violence domestique sont monnaie courante dans la région. Sans parler des conséquences sociales du système des castes.

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Leurs idées -

Vêtues de rose, ces femmes adoptent un comportement agressif stéréotypé "masculin" pour lutter contre le patriarcat.

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Leur vision - L'objectif n'est pas la violence, mais la protection des personnes sans pouvoir contre les abus et la lutte contre la corruption. Sampat Pal Devi encourage les femmes à s'organiser et à s'opposer à la violence contre leur corps. "Les hommes qui commettent ces atrocités devraient être battus par les femmes. Ils devraient être attrapés et être tatoués "Je suis un violeur" sur le front", a-t-elle déclaré.

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Mais il ne s'agit pas seulement de vengeance -

Outre la lutte contre la violence à l'égard des femmes, le Gulabi Gang s'efforce de prévenir les mariages d'enfants, d'organiser des mariages pour les couples amoureux qui se heurtent à des résistances locales et de garantir les droits fondamentaux des pauvres.

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L'offre d'une gamme de services -

Bien que l'on n'en parle pas aussi souvent que de leurs services d'intimidation à l'aide de bâtons, le Gulabi Gang fournit des services sociaux aux femmes pauvres, en particulier aux veuves, qui ont besoin de nourriture, d'un abri, d'un emploi et d'un soutien affectif.

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L'enseignement de l'auto-défense -

Le Gang enseigne une vision aussi holistique que possible de l'autodéfense, avec des leçons sur les tactiques physiques et des leçons sur l'autosuffisance économique dans leurs localités rurales. Par exemple: comment cultiver des légumes, fabriquer des assiettes avec des feuilles, broder et utiliser des herbes pour traiter diverses maladies.

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Le pouvoir à l'unisson -

Selon Al Jazeera, en 2014, le Gulabi Gang comptait environ 400 000 membres répartis dans 11 districts de l'Uttar Pradesh.

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Le pouvoir à l'unisson -

Comme l'a dit Sampat Pal Devi, "une femme seule serait inefficace. Les hommes se moqueraient d'elle. Mais lorsque nous sommes en groupe, les hommes deviennent inquiets".

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Les nouveaux membres -

Dans la plupart des cas, les femmes qui cherchent à devenir membres ont subi des injustices et ne voient pas d'autre solution. C'est pourquoi la plupart des membres du Gulabi Gang, sinon tous, appartiennent à la caste la plus basse.

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Les nouveaux membres -

Le groupe est composé de femmes âgées de 16 à 60 ans, et les nouveaux membres doivent s'acquitter d'une petite cotisation en échange du sari rose, dont les recettes sont destinées à soutenir leurs initiatives.

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Bien organisées -

Le bouche-à-oreille et les articles de journaux constituent la principale source de publicité du gang, mais leur système est très organisé. Elles ont plusieurs locaux, chacune ayant son propre "commandant" qui gère les activités quotidiennes et les petits problèmes de manière autonome, et qui envoie des mises à jour régulières et signale les problèmes plus importants au chef.

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Les anciens modèles -

Le Bundelkhand a produit des femmes fortes dans le passé, notamment Phoolan Devi, connue sous le nom de "Reine des bandits", qui avait enduré la pauvreté, le mariage des enfants, les abus et s'était vengée de ses violeurs par le banditisme. Elle a ensuite été emprisonnée pendant 11 ans, puis est devenue membre du Parlement, élue deux fois avant d'être assassinée.

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La justice contre la corruption -

En 2007, le gang a découvert qu'un magasin gouvernemental pratiquant des prix équitables détournait les céréales qui lui étaient allouées vers le marché libre. Armé de preuves, le gang a fait pression sur l'administration locale pour qu'elle saisisse les céréales et arrête le propriétaire du magasin. Lorsque les autorités locales ont refusé d'enregistrer l'affaire, les membres du gang ont agressé l'un des officiers de police. La justice a rapidement été rendue.

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Faire en sorte que la police rende des comptes -

Toujours en 2007, le gang a pris d'assaut un poste de police pour libérer un homme de la caste inférieure des "intouchables", qui était détenu depuis deux semaines sans qu'aucune affaire n'ait été déposée contre lui.

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La justice pour des villages entiers -

En 2008, des individus appartenant au gang ont pénétré dans les locaux d'un fournisseur d'électricité dans le district de Banda. Leur action a contraint les responsables à rétablir l'électricité, initialement coupée afin d'extorquer des pots-de-vin aux habitants du village.

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La justice contre les criminels -

En 2011, le groupe a aidé une jeune fille de 17 ans qui avait été victime d'un viol collectif par un groupe d'hommes, dont un membre de l'assemblée législative locale. La jeune fille s'était rendue à la police pour porter plainte, mais elle a été arrêtée sur la base d'accusations forgées de toutes pièces. Le Gulabi Gang a organisé une manifestation devant le poste de police et une autre devant la maison du législateur. Leur intervention a conduit à l'arrestation du violeur.

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Les bâtons ne sont pas la première étape -

Bien que les bâtons fassent partie de l'identité du gang, les premières réponses aux crimes sont des dialogues pacifiques, des rassemblements et des "rituels de honte" au cours desquels les femmes manifestent devant les maisons des délinquants. Mais parfois, cela ne suffit pas.

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Faire en sorte que la police rende des comptes -

Le gang a été contraint de jouer les justiciers parce que la police ne faisait pas son travail. Lors des premières années, le groupe a souvent pris d'assaut les postes de police lorsque les officiers refusaient d'enregistrer les plaintes pour abus à l'encontre des femmes. 

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Plus tard, la police a commencé à les apprécier - Le surintendant adjoint de la police de Banda, Rajendra Prasad Pandey, a déclaré : "Nous pensons que le gang fait du bon travail et qu'il nous aide à résoudre de nombreux problèmes. Avec leur aide, nous sommes en mesure de résoudre de nombreuses affaires beaucoup plus facilement et rapidement. Et le fait qu'elles agissent comme un groupe d'autodéfense nous oblige parfois à être vigilants pour mener à bien notre mission."

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La voie vers l'égalité entre les femmes et les hommes -

Amana Fontanella Khan, auteur de "Pink Saree Revolution" (ou la révolution des saris rose en français), explique que le gang a fait plus pour l'égalité des sexes que ne l'aurait fait le système judiciaire du Bundelkhand. Elle commente que leur manière audacieuse et créative de protester a suscité un nouveau désir de lutter contre l'exploitation des femmes.

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Les hommes aussi font appel au gang -

Un essai de "Gender, Globalization, and Violence : Postcolonial Conflict Zones" écrit que le gang a en fait été sollicité par des hommes pour soutenir des manifestations d'action directe, comme lorsque 7 000 agriculteurs de Banda sont descendus dans la rue pour demander des compensations pour leurs mauvaises récoltes.

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Quelques hommes sont membres -

Au fil des ans, quelques hommes ont rejoint le gang par solidarité et pour lutter contre des problèmes tels que la corruption du gouvernement, les mariages d'enfants et les décès dus à la dot.

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Comment attirer l'attention internationale ? -

La réalisatrice Nishita Jain a créé le documentaire primé "Gulabi Gang" (2012). Elle a suivi le groupe pendant cinq mois. On y voit Sampat Pal Devi faire pression sur la police pour qu'elle enregistre une affaire criminelle concernant la mort d'une jeune fille de 15 ans qui aurait été brûlée par sa belle-famille. Il s'est avéré par la suite qu'il s'agissait de son mari qui avait une liaison extraconjugale.

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La prochaine étape -

Le combat principal est centré sur l'analphabétisme féminin, afin de donner aux femmes, et en particulier celles qui sont extrêmement pauvres et marginalisées, les outils nécessaires pour se prendre en charge. "Je veux que les femmes se révoltent contre les croyances superstitieuses et les vies stéréotypées", a déclaré Sampat Pal Devi. "Pour cela, l'éducation est indispensable".

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