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En tant que ressource naturelle la plus importante pour la survie de l'homme, l'eau peut facilement devenir une source de conflit. Lorsque l'eau est rare et que les humains sont nombreux, les conflits sont inévitables.
Le problème de la pénurie d'eau semble empirer. Selon un article de la BBC, la consommation mondiale d'eau a augmenté deux fois plus vite que la population au cours du 20ème siècle.
Aujourd'hui, la pénurie d'eau touche 40 % de la population mondiale et les Nations unies et la Banque mondiale prévoient que la sécheresse pourrait provoquer le déplacement forcé de 700 millions de personnes d'ici 2030.
Selon Charles Iceland, directeur mondial de l'eau au World Resources Institute, les dernières recherches montrent que la violence liée à l'eau est également en hausse.
Pour citer Charles Iceland, "la croissance démographique et le développement économique entraînent une augmentation de la demande en eau dans le monde entier. Parallèlement, le changement climatique réduit l'approvisionnement en eau et/ou rend les précipitations de plus en plus irrégulières dans de nombreux endroits."
Une zone particulièrement vulnérable aux conflits liés à l'eau est le bassin du Tigre et de l'Euphrate, qui comprend la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran occidental.
Cette région perd ses eaux souterraines à un rythme effrayant et les mesures prises par certains pays pour sécuriser leur approvisionnement en eau sont pour le moins controversées.
En juin 2019, la Turquie a commencé à remplir un barrage aux sources du Tigre, dans le but de garantir son propre approvisionnement en eau. Il s'agissait du dernier développement d'un plan à plus long terme visant à construire un réseau de barrages.
Selon un rapport de l'Office International de l'Eau, le projet turc affecte de manière significative le flux d'eau vers la Syrie, l'Irak et l'Iran.
Lorsque la Turquie a commencé à remplir le barrage en juin 2019, elle a réduit de moitié le débit d'eau du fleuve vers l'Irak, qui était bien sûr en plein milieu d'une canicule, la température est montée jusqu'à de 50°C.
La qualité de l'eau a commencé à se détériorer et, en août, des centaines d'Irakiens ont été admis à l'hôpital pour des éruptions cutanées, des douleurs abdominales, des vomissements, des diarrhées et même le choléra.
Le risque croissant de conflits liés à l'eau a incité le partenariat Eau, paix et sécurité (en anglais WPS, Water, Peace and Security), financé par le gouvernement néerlandais, à développer une technologie prévisionnelle.
Leur outil Global Early Warning utilise l'IA pour prédire les conflits avant qu'ils ne surviennent. Actuellement, il prévient environ 2 000 zones de conflit potentiel avec un taux de précision de 86 %.
En plus de nous permettre de prédire le moment où un conflit surviendra, l'outil Global Early Warning montre également que la relation entre la pénurie d'eau et le conflit n'est pas simple.
Il semble qu'une région puisse être fortement touchée par la sécheresse, mais seule l'existence d'une combinaison complexe de facteurs déterminera si un conflit se produira effectivement.
Par exemple, la sécheresse qui a sévi pendant cinq ans dans la région du Kurdistan irakien et en Syrie n'a provoqué un déplacement massif de Syriens qu'en 2011.
De nombreux agriculteurs syriens ont été poussés vers les villes lorsque le gouvernement a supprimé leurs subventions pour le captage de l'eau souterraine en plein milieu de la sécheresse.
Au Kurdistan l'interruption n'a pas été aussi soudaine. Par conséquent, la communauté kurde n'a pas connu les mêmes déplacements, mécontentements ou conflits.
Étant donné que la technologie peut être exploitée pour prédire les conflits futurs, on pourrait penser qu'elle pourrait également être utilisée pour empêcher ces mêmes conflits de se produire.
Cependant, il n'existe pas de solution miracle à la pénurie d'eau et la solution varie d'une zone à risque à l'autre. Certains pays feraient bien de commencer par réduire les pertes et les fuites d'eau.
L'Irak, par exemple, perd jusqu'à deux tiers de son eau traitée simplement à cause des infrastructures endommagées. La réparation de ces infrastructures permettrait d'améliorer l'approvisionnement en eau.
Les partenaires du WPS, qui comprennent le Pacific Institute et le World Resources Institute, suggèrent que la lutte contre la corruption et la surexploitation culturelle pourrait également aider.
Charles Iceland suggère que l'augmentation du prix de l'eau pour refléter le coût de son approvisionnement pourrait être utile, car une grande partie de la population mondiale pense à tort que l'eau est toujours abondante.
Le dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux usées sont également des options prometteuses. L'Arabie saoudite, par exemple, utilise actuellement le dessalement de l'eau de mer pour répondre à 50 % de ses besoins en eau.
Le recyclage des eaux usées est peu coûteux et facile à mettre en œuvre, ce qui en fait une option intéressante pour les agriculteurs touchés par la pénurie d'eau.
Actuellement, il existe de nombreuses zones de fortes tensions dans le monde. Parmi celles-ci figure le conflit de la mer d'Aral, qui englobe le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Kirghizstan.
Il y a aussi le conflit du Jourdain entre les états du Proche-Orient et les conflits du Mékong impliquant la Chine et ses pays voisins en Asie du Sud-Est.
Aucun d'entre eux n'a encore donné lieu à un conflit réel, mais certains signes indiquent qu'un désaccord entre l'Égypte, le Soudan et l'Éthiopie pourrait très bien se produire.
Lorsque l'Éthiopie a annoncé qu'elle construirait un barrage sur le Nil bleu, un fleuve dont les trois pays dépendent pour leur eau, l'Égypte et le Soudan ont organisé un entraînement de guerre conjoint en mai 2021.
Les conflits de ce type ne peuvent être désamorcés que par un accord de partage de l'eau. Plus de 200 de ces accords ont été signés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Sources: (BBC)
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Bien qu'elle ne soit pas toujours considérée comme un sujet de premier plan, la pénurie d'eau est un problème bien réel. Les Nations unies et la Banque mondiale prévoient que la sécheresse risquerait de déplacer 700 millions de personnes d'ici 2030.
Les pénuries d'eau résultent en partie d'une demande qui dépasse l'offre, et lorsqu'il s'agit d'une ressource naturelle aussi vitale que l'eau, les pénuries peuvent entraîner des conflits intenses, voire violents. Consultez cette galerie pour tout savoir sur le risque croissant de guerres de l'eau.
La guerre de l'eau aura-t-elle lieu un jour ?
Que se passe-t-il lorsque la demande dépasse l'offre ?
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Bien qu'elle ne soit pas toujours considérée comme un sujet de premier plan, la pénurie d'eau est un problème bien réel. Les Nations unies et la Banque mondiale prévoient que la sécheresse risquerait de déplacer 700 millions de personnes d'ici 2030.
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