La couleur automnale qui fait l'unanimité chez les icônes de style
Plus les années passent, plus nous assistons à une libération de la parole du côté des femmes qui sont victimes d'attaques en tout genre. Violences conjugales, viols, harcèlement sexuel, attaques verbales, apartés sexistes et misogynes dans tous les domaines de la vie, les femmes sont encore fustigées lorsqu'elles osent parler, ou bien, sont recluses à souffrir dans le silence. Nous l'avons vu, des mouvements comme #Metoo et de nombreuses organisations en soutien aux femmes permettent à celles-ci de franchir le pas du témoignage, de partager leurs histoires et même de porter plainte.
D'ailleurs, en parlant des violences, l'Observatoire national des violences faites aux femmes du gouvernement français indiquait qu'en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, 84 % des morts au sein du couple sont des femmes, dont 41 % déjà victimes de violences antérieures de la part de leur compagnon. De manière plus générale, l'Observatoire national conclut aussi qu'en moyenne, au cours d'une seule année, 94 000 femmes âgées de 18 à 75 sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol.
Des gestes déplacés participant à une ambiance de travail toxique, des remarques sexistes et désobligeantes, ne sont que les éléments de surface d'une société qui a encore du mal à reconnaître que le machisme et les attaques de cette nature affectent toutes les sphères de la vie privée et professionnelle. Cependant, nombreuses sont les artistes à avoir parler contre les attaques faites aux femmes et/ou à avoir montrer leur soutien aux femmes victimes de ces attaques.
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"Quand est-ce qu’on va nous sortir des beaux mecs, ou des filles sublimes ? Quand vous regardez Hoshi par exemple, qui a un talent incroyable, indiscutable… mais enfin, vous mettez un poster de Hoshi dans votre chambre ? Elle devrait donner ses chansons à des filles sublimes" suivit d'un "talentueuse... mais effrayante", voilà les propos insultants qu'a proférés Fabien Lecoeuvre au sujet de la chanteuse Hoshi, au micro de la webradio Arts-Mada mercredi 7 avril dernier.
Les réactions n'ont évidemment pas manqué de se faire sur les réseaux sociaux, provoquant l'indignation face à de tels propos sexistes et dégradants envers la jeune chanteuse.
La talentueuse Hoshi a heureusement eu beaucoup de soutiens de la part de ses fans mais aussi de célébrités, n'enlevant en rien le mal qui a été fait. Dans une interview Konbini, dans laquelle elle s'exprime sur la sortie sexiste de Fabien Lecoeuvre, elle s'est dite choquée et blessée, et a du mal à accepter les excuses du producteur, puisque pour elle :"Il appelle ca un dérapage, pour moi, c'était profondément pensé. Il a eu le temps de s'excuser ou de revenir à la raison", comme elle l'expliquait sur le plateau de C à vous.
Elle dira notamment: "Ça m’a brisé le cœur. […] Il ne s’en est pas rendu compte mais ses propos ont remis en cause mes fans, ma famille, mon public. […] Ça veut dire que les chansons que j’ai écrites dans ma chambre, avec toute mon âme, sous prétexte que je ne conviens pas à ses critères de beauté d’homme de 50 ou 60 ans, il ne faut pas que je les chante. Parce que lui, ce qu’il veut, c’est voir des belles femmes, à son goût, sur des posters."
En 2019, la chanteuse signe un manifeste, paru dans Télérama, auprès de 700 autres femmes pour dénoncer le sexisme dans la musique. Les signataires appellent à une "révolution égalitaire" et à un changement des comportements. Parmi les signataires, on retrouve les chanteuses Chris, Camélia Jordana, Brigitte ou encore Élodie Frégé, entre autre, mais aussi des femmes anonymes qui travaillent dans le milieu musical. Dans ce manifeste, on peut y lire de nombreux témoignages poignants de femmes ayant fait face au sexisme et même au harcèlement s e x u e l.
Clara Luciani a elle aussi fait l'objet de remarques sexistes en plus de faire face au machisme au cours de sa carrière. Dans sa chanson "La Grenade" elle parle de la force des femmes et en rebondissant sur cette chanson, Konbini lui posait cette question en interview: "Le sexisme, c’est quelque chose que tu as rencontré dans ta vie d’artiste ?"
Ce à quoi la chanteuse répondait: "Oui, j’ai entendu des trucs horribles. Quand je jouais avec La Femme par exemple, un mec du public avait lancé un : "Ah bah celle-là ils l’ont pas prise pour sa voix !", tout ça parce que j’avais mis une jupe un peu courte. Mais je peux te citer des milliards d’exemples de blagues que j’entends tout le temps sur le fait que je sois une femme."
Elle poursuivait comme suit: "Ce sont de petites choses qui, multipliées par 100, commencent à devenir insupportables. Et parfois, ça peut venir d’un bon sentiment, mais aujourd’hui, même les excès de galanterie, ça m’énerve. Par exemple, les mecs qui veulent t’aider avec les branchements de ta guitare alors qu’ils ne le feraient pas pour un mec car ils partent du principe qu’il sait faire."
Jeune phénomène de la chanson française, Pomme a elle aussi fait face à la misogynie, au sexisme et même au harcèlement s e x u e l déjà en étant mineure. Le 11 février 2021, lors d'une lettre ouverte publiée sur le blog de Mediapart, et dont les propos ont été reportés par Konbini, la chanteuse se confie: "De mes 15 à mes 17 ans, j’ai été manipulée, harcelée moralement et sexuellement." Elle explique comment un homme de 30 l'a "sexualisée, rabaissée et contrôlée".
Mais ce n'est certainement pas la première fois que la jeune chanteuse s'est exprimée sur le sexisme, le harcèlement moral et s e x u e l. Elle faisait elle aussi partie des 700 signataires du manifeste pour dénoncer le sexisme dans la musique, et a à de nombreuses reprises pris la parole sur le sujet. En 2020, sur son compte Instagram, elle poussait également un énorme coup de g u e u l e contre les contestataires du mouvement "#Metoo", exprimant ainsi son indignation envers les hommes qui restent silencieux face aux viols et aux harcèlements que subissent les femmes, mais aussi contre les labels de musique ou encore le gouvernement, qui n'agirait pas assez selon elle.
Vous l'aurez donc compris, Pomme est une jeune artiste pleine de talents mais aussi avec des choses à dire sur la société actuelle. Comme elle l'a expliqué dans sa lettre ouverte publiée sur Mediapart en février dernier: "Je vais redire les choses pour que ça fasse plus de bruit aujourd’hui". Elle ne restera donc pas silencieuse !
Le 28 février 2021, Louane réagissait sur la lettre ouverte de Pomme, lors de son entrevue avec Mouloud Achour pour "Clique". La chanteuse de 24 ans disait: "Je la rejoins entièrement sur son discours. C'est drôle parce qu'on en parlait avec mon équipe avant de venir, en se disant honnêtement, qui peut dans cette pièce lever la main en disant, dans ce milieu, je n'ai pas vécu de harcèlement ? Personne. On était cinq. Ce n’est rien... Et c'est énorme à la fois."
En plus de faire ce constat glaçant sur l'ambiance qui règne dans l'industrie musicale concernant les femmes, elle a également exposé à quel point il peut y régner une atmosphère de mise en compétition entre les chanteuses: "Ce milieu a tendance à nous monter les unes contre les autres. Elle est ridicule cette compétition, parce que l'on se rend compte à la minute où on se croise qu'elle n'existe plus."
Femme, noire et grosse, Yseult s'est de nombreuses fois exprimée sur les difficultés qu'elle rencontrait à l'intersection du sexisme, racisme et grossophobie. Bien qu'elle a déclaré ne pas avoir fait face au sexisme dans l'industrie musicale, elle a expliqué comment cette "triple peine" pouvait porter préjudice à sa carrière, lors de son interview accordée à Terrafemina en janvier 2020.
En effet, à la question "Faut-il se battre encore plus dans ce milieu lorsqu'on est une femme noire ?" posée par Terrafemina, la chanteuse répondait: "Je dirais qu'être une femme noire et faire ce que je fais aujourd'hui, à savoir de la variété française et pas du R'n B ou de la musique qui bouge comme du zouk, c'est chaud. Je ne rentre pas du tout dans les cases. Je suis noire et je fais de la variété française avec du piano-voix. Et comme je suis seule sur ce filon, je sais que je vais peut-être ramer."
Elle poursuivait: "Par contre, je serai tellement fière car je serai la première. Et j'ouvre la porte à d'autres femmes noires qui veulent faire de la variété. On n'est pas cantonné à faire tel type de musique. Oui, nous aussi, on peut faire de la variété !"
Avec le temps, Yseult a plusieurs fois pris de positions fortes, ce qui lui a valu plusieurs fois de scandaliser quelques internautes sur la toile. Le combat continue pour la chanteuse, qui a la rage de continuer sa carrière et d'ouvrir la voie pour les femmes noires et rondes françaises.
Une vidéo d'un concert avait fait le buzz sur la toile, où l'on pouvait y voir la chanteuse recadrer un spectateur, qui lui criait d'enlever son short. Sur cet événement, Jenifer expliquait au Var Matin: "Je suis très respectueuse des gens qui viennent me voir, que ce soit des enfants ou des adultes, mais les remarques sexistes, bien évidemment, je ne les cautionne pas et je le fais savoir"
La chanteuse a cependant précisé ne jamais avoir fait face au sexisme de manière aussi frontal. Elle explique: "Le plus souvent, ce sont des gens cachés derrière leurs ordinateurs, c'est plus facile... (...) Et qui s'y frotte s'y pique, car je ne me laisserai pas faire, c'est sûr" avant de conclure: "D'ailleurs, toutes les filles ne doivent pas se laisser faire". Message clair !
Comme le rapport Le Figaro, après le "#Metoo" du cinéma, du sport, des médias, de la mode ou de la cuisine, la jeune chanteuse du groupe français disco-pop L'Impératrice, Flore Benguigui, s'était confiée sur son expérience, en pleine déferlante du "#Metoo" sur le milieu musical.
Sur le plateau de C à vous, en décembre 2020, elle confiait un témoignage poignant sur cette expérience: "Je me suis fait virer après le premier concert par le leader du groupe qui me disait 'écoute Flore, cela ne m'intéresse pas du tout la manière dont tu chantes. Moi, tout ce qui m'intéresse, c'est que tout le monde ait envie de te baiser. Personne n'a envie de te baiser car tu es là, avec ton balai dans le c*l. Tu nous fous la honte". Ce même leader de groupe lui aurait aussi conseillée de "sortir en boîte, prendre de la coke et de se taper des mecs"
Elle rajoutait aussi: "Je me rappelle qu'il me touchait, j'étais sa marionnette (...) Il me disait comment m'habiller, bouger sur scène. Je n'avais pas le droit d'écrire. J'étais vraiment la plante verte". 22 ans au moment des faits, elle ne portera pas plainte pour harcèlement s e x u e l. Dans son entrevue accordée à C à Vous, elle explique d'ailleurs comment le silence des personnes du milieu musical permet aux prédateurs d'agir de la sorte. Elle expliquait: "Beaucoup savent que des filles sont pieds et poings liés à un label, à un groupe, à des gens malveillants. Il y a des violences s e x u e l l e s graves dans ce milieu et personne ne parle parce que tout le monde a peur". Une chose est sûre, il y a encore un véritable travail de fond à faire dans le domaine de la musique.
Également signataire du manifeste publié sur Télérama pour dénoncer le sexisme dans le milieu musical, la chanteuse a elle aussi fait les frais de remarques et comportements désobligeants. En janvier dernier, lors d'une interview accordée à Paris Match, la chanteuse a également expliqué son expérience avec le sexisme dans le milieu musical, dont son expérience après son passage dans "Nouvelle Star", alors qu'elle n'avait que 16 ans.
Elle explique une de ses anecdotes: " J’ai entendu un nombre inimaginable de blagues de porc devant moi, de la part d’hommes plus vieux qui avaient une responsabilité sur mon projet. (...) On ne dit pas à une collègue de travail qu’on espère la voir à poil en entrant dans sa loge. "
La chanteuse a également exprimé son constat face au manque de femmes dans les postes à responsabilités: "On n’a jamais donné la place aux femmes. Je ne doute pas qu’une personne de s e x e féminin aurait autant de goût qu’un homme pour être directeur artistique. Mais je n’en ai jamais croisé dans ma carrière"
Enfin, elle exprime aussi le fait que les hommes peuvent rejoindre la lutte féministe et s'engager dans ce combat: "Ce qui m’intéresse c’est que les hommes rejoignent ce combat. Le féminisme n’est pas exclusivement féminin. Il est universel et non genré." On ne peut qu'être d'accord avec la chanteuse, le changement viendra avec la solidarité !
Chris, anciennement Christine and the Queens, a plusieurs fois été l'objet (comme beaucoup de femmes) de commentaires sur son physique, allant de sa façon de s'habiller au changement de sa coupe de cheveux. D'ailleurs, alors que de plus en plus de témoignages sur le harcèlement s e x u e l se diffusaient sur la toile, suivi du hashtag "#Metoo", la chanteuse a commenté cet événement, dans un post Instagram, de la manière suivante: "Je ne suis pas surprise d’apprendre que, dans le milieu musical, comme dans tous les autres milieux, la libération de la parole engendre un bouleversement qu’il est ensuite difficile de maîtriser."
En enchaînant: "Chacune, nous avons connu une forme plus ou moins ténue de harcèlement, des remarques sexistes, comme toutes nos sœurs qui marchent dans des bureaux, qui rentrent tard la nuit, qui sont de corps de métiers radicalement différents du nôtre."
Dans cette lettre virtuelle, elle appelle aussi au changement radical: "Il est temps de commencer pour de bon cette discussion désagréable, terrifiante, de la violence patriarcale. Il est temps de la déconstruire, de la décortiquer". Elle rappelle aussi qu'il faut avoir du respect pour ces femmes qui s'expriment sur les violences qu'elles ont subies: "Je voudrais qu’on laisse toutes les femmes qui veulent raconter leur histoire, je voudrais qu’on les laisse terminer leurs phrases" et on est on ne peut plus d'accord.
La jeune chanteuse belge est rapidement devenue une figure féministe, bien qu'elle ne s'était jamais vraiment proclamée comme telle. Elle est cependant la représentation de beaucoup de jeunes de sa génération, c'est-à-dire engagée et prête à utiliser sa voix pour se faire entendre.
C'est d'ailleurs son titre "Balance ton quoi" qui a contribué à cristalliser son image de chanteuse féministe, bien qu'elle a elle-même déclaré: "Quelques mois après la sortie de l'album, je me suis dit que le morceau "Balance ton quoi" devenait malgré moi politique alors que j'avais écrit un état des lieux, un truc que je vivais en tant que jeune fille, dans la rue, au travail, n'importe où."
Mais bien avant "Balance ton quoi" et l'ampleur du "#Metoo" concernant les attaques sexistes dans le milieu de la musique, la jeune artiste disait déjà en 2018 à Télérama: " Dans le monde musical, je sens un sexisme encore très fort. Notamment du côté des médias. La femme est toujours ramenée à son physique. Qu’il soit flatteur ou pas, il la définit ! Et puis je réalise que beaucoup n’ont pas encore intégré qu’une jeune femme comme moi pouvait écrire, composer et produire seule ses chansons. "
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D'ailleurs, en parlant des violences, l'Observatoire national des violences faites aux femmes du gouvernement français indiquait qu'en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, 84 % des morts au sein du couple sont des femmes, dont 41 % déjà victimes de violences antérieures de la part de leur compagnon. De manière plus générale, l'Observatoire national conclut aussi qu'en moyenne, au cours d'une seule année, 94 000 femmes âgées de 18 à 75 sont victimes de viols et/ou de tentatives de viol.
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