Des vents violents et des braises en furie mettent les pompiers à l’épreuve
Ces dernières semaines, la tendance alarmante du "swatting" a refait surface avec une intensité nouvelle, ciblant des personnes et des institutions de premier plan, y compris plusieurs des ministres nommés par le président élu Donald Trump. Le swatting est une pratique malveillante qui consiste à faire un appel d’urgence frauduleux aux forces de l’ordre en prétendant qu’un crime grave (comme une prise d’otages, un meurtre ou une menace terroriste) est en cours à l’adresse d’une victime innocente. L’objectif est d’inciter les autorités, souvent une équipe d’intervention d’élite ("SWAT" aux États-Unis), à intervenir violemment au domicile de la victime.
Face à la montée des tensions politiques et à la multiplication des incidents de swatting à l'approche de l'élection présidentielle de 2024, les agences fédérales ont tiré la sonnette d'alarme et mis en garde contre l'utilisation croissante de cette technique comme outil de harcèlement et d'intimidation. Comment le swatting a-t-il été utilisé pour susciter la peur, perturber des processus essentiels et intimider des fonctionnaires ? Et quels personnages célèbres ont été victimes de cette pratique dangereuse ? Cliquez sur cette galerie pour le découvrir.
Par le passé, le swatting a mené à des tragédies, notamment en raison de crises cardiaques mortelles et de tirs policiers qui ont touché des victimes inattendues. Au Kansas, un homme a été tué après un faux signalement d'homicide.
Plusieurs membres du cabinet choisi par Donald Trump ont récemment fait l'objet de menaces à leur domicile. Parmi les victimes figurent des candidats à des postes tels que le ministère de la Défense et le ministère du Travail.
Le swatting n'est pas une tactique nouvelle, et le ministère de la Sécurité intérieure a noté qu'il sévit dans les communautés depuis des décennies. Des écoles, des hôpitaux et même des joueurs de jeux vidéo en ont été victimes, et leur fréquence ne cesse d'augmenter.
Le terme "swatting" vient des équipes d'armes spéciales et de tactiques (SWAT) qui sont généralement déployées lorsque des menaces à haut risque sont signalées. Mais les équipes du SWAT ne sont pas les seules à intervenir dans de telles situations aux États-Unis.
Le swatting est utilisé pour intimider ou harceler les victimes, perturber les opérations critiques ou gagner en notoriété. Des acteurs nationaux et étrangers exploitent cette tactique en misant sur la peur et le chaos pour atteindre leurs objectifs.
Le swatting ne met pas seulement des vies en danger, il accapare également des ressources essentielles de la police et des services d'urgence. Outre les équipes du SWAT, les démineurs et les ambulances sont par ailleurs détournés des crises réelles pour répondre à des problèmes qui se révèlent être des canulars.
Contrairement à d'autres crimes, le swatting repose sur l'exploitation de la confiance dans les systèmes d'urgence. Les forces de l'ordre doivent naviguer dans un champ de mines d'informations erronées et de scénarios imprévisibles, avec souvent peu de place pour l'erreur dans des situations de haute pression.
Les canulars prospèrent en créant le chaos et la peur. Ils font de faux rapports sur des scénarios de tirs actifs, des prises d'otages ou des alertes à la bombe, laissant leurs cibles vulnérables et les forces de l'ordre en état d'alerte. Cela augmente les risques de faux pas.
Le swatting a gagné en notoriété dans les communautés des joueurs vidéos, où les disputes lors des streams en direct dégénèrent souvent en appels au swatting. Des streameurs populaires comme Clara Sorrenti (connue sous le nom de Keffals en ligne, elle est sur la photo) ont dénoncé le phénomène après en avoir été la cible.
En 2017, un canular découlant d'un différend sur les jeux a conduit à une fusillade avec la police. Un Californien, Tyler Barriss (photo), a été condamné à 20 ans de prison pour son rôle dans ce crime.
Ce qui a commencé comme un (mauvais) "canular" dans les communautés de joueurs s'est transformé en une technique de harcèlement généralisée qui n'a fait que prendre de l'ampleur. Sa persistance a été alimentée par un mélange d'intentions malveillantes et d'anonymat.
Les auteurs utilisent souvent des technologies sophistiquées telles que l'usurpation de l'identité de l'appelant et la déformation de la voix pour éviter d'être identifié. Ces outils compliquent la tâche des autorités qui doivent identifier les coupables et les tenir pour responsables.
Les swatteurs opérant à l'échelle internationale utilisent des outils en ligne gratuits pour passer des appels depuis l'internet et masquer leur localisation. Cela complique encore la capacité des services répressifs à les traquer, car les appels provenant de l'étranger apparaissent souvent comme des appels nationaux.
Pour lutter contre ce problème croissant, le FBI a lancé en 2023 une base de données permettant de suivre les incidents de swatting à l'échelle nationale. Ces efforts visent à améliorer la coordination des interventions et à identifier les caractéristiques de cette pratique dangereuse.
Le swatting peut donner lieu à des accusations graves, comme dans le cas de Barriss. Toutefois, les auteurs d'infractions échappent souvent à leur responsabilité en raison de leur capacité à rendre leurs actes anonymes, ce qui rend les victimes vulnérables et la justice insaisissable.
Le swatting est l'un des nombreux exemples des dangers qui surviennent lorsque des comportements non contrôlés en ligne débordent dans la vie réelle. La facilité avec laquelle les canulars exploitent la technologie pour faire des ravages bien réels met en évidence les lacunes qui existent dans la responsabilisation des personnes sur l'internet.
Outre la récente série d'incidents de swatting contre des personnalités politiques, de nombreuses autres personnalités de premier plan ont régulièrement été la cible de ces dangereux canulars. Voyons qui ont été certaines de ces victimes.
En octobre 2012, la police a pris d'assaut la maison d'Ashton Kutcher à Hollywood Hills à la suite d'une fausse déclaration faisant état d'une fusillade et d'une prise d'otages. Un garçon de 12 ans, originaire du sud de la Californie, a avoué plus tard être l'auteur de ce canular de mauvais goût, ainsi que d'un appel au 911 pour ne pas aller à l'école.
Quelques jours plus tard, le garçon qui s'en est pris à Ashton Kutcher a également passé un appel bidon au 911, affirmant qu'un assaillant armé avait été vu en train de brandir son arme près de la maison de Justin Bieber à Los Angeles. La pop star était alors en tournée.
En janvier 2013, la police a répondu à une fausse déclaration de vol à main armée au domicile de Tom Cruise à Beverly Hills. Le canular a mobilisé d'importantes ressources d'urgence, mais, malheureusement, aucun suspect n'a été identifié ou inculpé pour ce canular.
La police a envahi le domicile de Caitlyn Jenner et Kris Kardashian en janvier 2013 après qu'un faux appel au 911 a fait état de coups de feu. Les Kardashian ont condamné le canular, Kim Kardashian déclarant que de tels canulars n'avaient rien de marrant, bien que Caitlyn Jenner ait posé avec humour aux côtés des policiers par la suite.
En janvier 2013, une fausse déclaration affirmait que Chris Brown menaçait sa femme avec une arme à feu dans sa résidence de Hollywood Hills. La police n'a trouvé que du personnel présent, mais la crédibilité du canular a été renforcée par la condamnation de Chris Brown pour agression contre Rihanna en 2009.
En février 2013, un swatteur a faussement signalé la présence d'hommes armés au domicile de Clint Eastwood à Bel-Air. La police a réagi rapidement, mais aucun suspect n'a jamais été arrêté pour ce canular audacieux.
En avril 2013, un incident de swatting troublant a prétendu à tort que le père de Selena Gomez avait tué sa mère et menaçait de brûler leur maison. La police n'a pas été en mesure d'identifier le coupable, qui pourrait être lié à des incidents similaires visant d'autres célébrités.
Miley Cyrus a été victime d'un swatting à deux reprises en 2013, l'un des canulars impliquant une fausse déclaration de coups de feu et de quelqu'un se cachant dans sa maison. Aucun des deux coupables n'a été appréhendé, mais ces incidents ont mis en évidence la tendance croissante à cibler les célébrités avec des canulars de swatting.
La prise de conscience des risques liés au swatting a suscité des appels en faveur d'un meilleur suivi, de sanctions plus sévères et de protocoles d'urgence plus efficaces. Mais la prévention reste un défi en raison de la nature intrinsèquement trompeuse de la tactique.
La capacité à identifier les appels frauduleux est l'un des nombreux moyens utilisés par les services répressifs pour tenter de minimiser les effets néfastes du swatting. C'est particulièrement vrai pour les appels reçus par l'intermédiaire des numéros non urgents du pays.
Les autorités soulignent l'importance de la sensibilisation du grand public et des mesures proactives pour lutter contre le swatting. En fin de compte, les gens ont le devoir de maintenir la paix, ce qui implique d'éviter les perturbations qui pourraient entraîner la perte de vies humaines.
Sources : (USA Today) (Encyclopedia Britannica) (The Washington Post) (The Indianapolis Star)
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Qu'est-ce que le "swatting" et quelles célébrités en ont été victimes ?
Ce type de canular poussé à l'extrême est dangereux
LIFESTYLE Harcèlement
Ces dernières semaines, la tendance alarmante du "swatting" a refait surface avec une intensité nouvelle, ciblant des personnes et des institutions de premier plan, y compris plusieurs des ministres nommés par le président élu Donald Trump. Le swatting est une pratique malveillante qui consiste à faire un appel d’urgence frauduleux aux forces de l’ordre en prétendant qu’un crime grave (comme une prise d’otages, un meurtre ou une menace terroriste) est en cours à l’adresse d’une victime innocente. L’objectif est d’inciter les autorités, souvent une équipe d’intervention d’élite ("SWAT" aux États-Unis), à intervenir violemment au domicile de la victime.
Face à la montée des tensions politiques et à la multiplication des incidents de swatting à l'approche de l'élection présidentielle de 2024, les agences fédérales ont tiré la sonnette d'alarme et mis en garde contre l'utilisation croissante de cette technique comme outil de harcèlement et d'intimidation. Comment le swatting a-t-il été utilisé pour susciter la peur, perturber des processus essentiels et intimider des fonctionnaires ? Et quels personnages célèbres ont été victimes de cette pratique dangereuse ? Cliquez sur cette galerie pour le découvrir.